Infos : mai 2007

Infos (Mai 2007)
NICARAGUA : nouvelles en vrac. (www.radiolaprimerisima.com, www.prensamercosur.ar, ENVIO)
EQUATEUR : le Plan Equateur, mieux que le Plan Colombie ?
(www.prensamercosur.org , www.rebelion.org)
BOLIVIE : consolidation de la nationalisation des hydrocarbures.
(www.prensamercosur.ar – www.rebelion.org – //alainet.org/active/views_docs.php3)
CHILI : une journée consacrée au souvenir des détenus-disparus.(www.prensamercosur.org)
NICARAGUA : nouvelles en vrac. (www.radiolaprimerisima.com, www.prensamercosur.ar, ENVIO)

*Un investissement de 150 millions de dollars est prévu par le gouvernement pour “ éradiquer l’extrême pauvreté et réduire à zéro la faim dans le pays ”. Opération lancée début mai : il ne s’agit pas de distribuer des vivres mais de donner aux familles paysannes les moyens de produire leurs propres aliments et de participer à moyen terme au marché local. L’aide fournie correspond notamment à une vache et une truie prêtes à mettre bas, une demi-douzaine de volailles, des semences, des plants d’arbres fruitiers, un crédit renouvelable et une assistance technique. 75 000 familles devraient bénéficier de cette aide en l’espace de cinq ans.

*A Chinandega le gouvernement installe, grâce à l’aide extérieure, une unité spéciale pour traiter les insuffisances rénales chroniques (IRC), pathologie fréquente chez les travailleurs de la canne à sucre victimes du produit toxique Nemagon. La maladie réduit le rein à la taille d’un haricot en quelques années et a déjà causé de nombreux décès. Plus de trois mille travailleurs manifestent depuis plusieurs années pour obtenir un dédommagement.

*Les exportations se sont accrues de 22,16 % durant le premier trimestre 2007, par rapport à la même période de 2006. Le Nicaragua exporte, par ordre d’importance, du café, de la viande bovine, de la canne à sucre, des produits lactés, de l’or, des cacahuètes, des haricots en grains, du bétail, de la langouste et des boissons alcoolisées.

*Nous reviendrons plus tard à l’éducation : il est trop tôt pour avoir une vue globale des effets de la décision de gratuité réelle et beaucoup de détails matériels ne sont pas réglés.

*La campagne d’alphabétisation des adultes, qui vient de démarrer, grâce à l’appui de plusieurs pays, a pour objectif : “ analphabétisme zéro en 2009 ”. Le Japon apporte son aide à la scolarisation et à la santé : construction d’un hôpital régional à Boaco.

*L’ex-président Arnoldo Alemán, condamné à 20 ans de prison pour faits de corruption majeure, était finalement seulement assigné à résidence pour de prétendues raisons de santé. Puis son aire de liberté s’étendit à la ville de Managua, et depuis peu, il bénéficie de la possibilité de voyager dans tout le pays. Il “ remercie le ciel des bienfaits de la réconciliation ”…

*Enfin l’équipe rédactionnelle de la revue nicaraguayenne Envío résume ainsi la situation de la démocratie au Nicaragua en ce mois de mai 2007 :
“ Le discours anti-néolibéral coexiste avec l’attachement aux politiques néolibérales du FMI. On se confronte aux Etats-Unis et on recherche leur bienveillance. On cultive l’amitié avec les deux Chines et de toutes deux on espère des investissements. On s’accommode de l’ALBA et du TLC qui conduit à l’ALCA. Le pouvoir est “ citoyen ” mais il est organisé par une famille qui le centralise. Le couple dirigeant manie toutes ces contradictions non pas depuis le Palais présidentiel mais depuis sa propre habitation qui est aussi le bureau du secrétariat de son parti (FSLN). La révolution qu’ils proposent est “ spirituelle ” et ils promeuvent une involution culturelle. L’unique chose qui est claire, c’est la permanence des mêmes personnages aux trois sommets du triangle du pouvoir. ” ( NDLR : les trois : D.Ortega, Obando, Alemán)

EQUATEUR : le Plan Equateur, mieux que le Plan Colombie ?
(www.prensamercosur.org , www.rebelion.org)

L’Equateur et la Colombie ont en commun une frontière de 640 km au long de laquelle opèrent guérilleros, paramilitaires, trafiquants d’armes et de drogues, séquelles du Plan Colombie financé par Washington. Fumigations nocives par la Colombie sous prétexte de détruire les plants de coca,- mais détruisant surtout la santé et l’environnement -, incursions militaires colombiennes en territoire équatorien, tout cela a contribué à détériorer les relations entre les deux gouvernements. Le Plan Equateur est une proposition alternative au Plan Colombie financé par les Etats-Unis. Les effets nocifs du Plan Colombie devraient être contrecarrés par les axes du Plan Equateur qui se présente comme “ le renforcement d’une culture de paix, d’amélioration de la sécurité et de diminution de la pauvreté. ”

Le président équatorien Rafael Correa insiste sur la vocation pacifiste de son pays. Le Plan Equateur se présente comme une initiative d’investissement social qui aidera les milliers de réfugiés Colombiens ainsi que les Equatoriens vivant dans les provinces frontalières du Nord : Esmeralda, Carchi et Sucumbios. L’Equateur est le pays d’Amérique Latine qui compte le plus de réfugiés et presque tous sont Colombiens. Avec le statut de réfugiés, les Colombiens déplacés par le conflit armé amélioreront leurs conditions de vie et recevront des pensions du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ( ACNUR). Le Plan prévu proposera des formations, des programmes de micro-crédits pour réactiver la production et générer des emplois, ainsi que des mesures spéciales dans les domaines de la santé, de l’éducation et du logement.

Parallèlement, le mandataire équatorien avertit le gouvernement de Alvaro Uribe qu’il n’acceptera plus les abus sur la frontière commune. Il présente au Tribunal de La Haye le cas des fumigations réitérées malgré leur interdiction.
Pour lancer le Plan Equateur le gouvernement Correa bénéficie du soutien financier du Canada, de la Corée du Sud et de la Norvège.
Par ailleurs le gouvernement équatorien refuse le TLC (Traité de Libre Commerce) avec les Etats-Unis car “ ce traité porterait préjudice à l’agriculture ”. Quant à l’accès de Washington aux bases militaires équatoriennes pour opérations aériennes contre le narcotrafic, l’autorisation expire en novembre 2009 et le gouvernement équatorien ne la renouvellera pas.

BOLIVIE : consolidation de la nationalisation des hydrocarbures.
(www.prensamercosur.ar – www.rebelion.org – //alainet.org/active/views_docs.php3)

La Bolivie tire enfin profit de ses ressources. Le processus de nationalisation entrepris le 1er mai 2006 aboutit et l’Etat reprend la propriété des hydrocarbures. Après la signature des 44 accords passés entre YPFB, -l’organisme national qui gère désormais les hydrocarbures-, et les douze entreprises pétrolières qui opèrent en Bolivie, commence “ l’ère d’industrialisation du pays ”, selon le ministre de l’Energie : “ Maintenant c’est l’Etat qui définit les prix, qui négocie et ouvre de nouvelles opportunités, et qui gère la production et l’exportation … De plus, nous allons pouvoir entreprendre une politique d’exploration car jusqu’à présent nous n’avons exploré que onze pour cent du territoire national ”.

Avant 2004, sur 100 dollars de vente de gaz ou de pétrole, les Boliviens recevaient 25 dollars et les transnationales 75. A présent, après la nationalisation, ces proportions sont inversées. Certes ces changements n’ont pas manqué de provoquer de fortes protestations de la part de l’oligarchie et des pressions de la part des entreprises, mais le gouvernement est fort de sa conviction qu’il va améliorer le niveau de vie de la majorité de la population en utilisant les ressources économiques du pays. Les priorités sont l’emploi, la santé, l’éducation, le logement, et le réseau routier. Agriculture et élevage exigent des investissements de grande envergure : des milliers d’hectares de pâturage peuvent accueillir du bétail, les terres cultivables sont à peine exploitées au quart de leurs surfaces à cause du manque de chemins. La richesse forestière est mal utilisée pour les mêmes raisons. Des centaines de paysans sont encore sans terre. Mais la Bolivie poursuit son projet de devenir un Etat souverain qui a le contrôle de ses ressources et les emploie en réponse aux besoins sociaux.

CHILI : une journée consacrée au souvenir des détenus-disparus.(www.prensamercosur.org)
Lors de son deuxième compte rendu de mandat qui ouvrait la période de sessions législatives, la Présidente Michelle Bachelet a déclaré que le 30 août serait désormais la Journée Nationale du Détenu-Disparu. “ Ce sera l’héritage éthique que ma génération laissera à la postérité ”. Elle a affirmé son appui à la motion parlementaire qui veut annuler la Loi d’Amnistie imposée par la dictature de Pinochet, mesure qui protégeait les auteurs de répressions. Elle ratifiera aussi l’imprescriptibilité des crimes de lèse-humanité commis entre 1973 et 1990, et l’adhésion du Chili au Tribunal Pénal International.