HONDURAS/CUBA: relations de coopération (www.jornada.unam.mx)
PARAGUAY : enfin l’espoir d’un changement ? ( ALAI, PRENSAMERCOSUR)
ARGENTINE : la justice passe enfin… (www.jornada.unam.mx, www.rebelion.org)
COLOMBIE : Uribe et le cas d’Ingrid Betancourt. ( www.agenciapulsar.com)
HONDURAS/CUBA : relations de coopération. (www.jornada.unam.mx)
En 1961, le Honduras avait rompu ses relations diplomatiques avec Cuba, sous l’influence des Etats-Unis. Relations rétablies en 2002, mais la “ réconciliation ” est apparue plus officielle depuis la récente visite du président hondurien José Manuel Zelaya à La Havane. En 1998, après l’ouragan Mitch qui fut meurtrier pour l’Amérique Centrale, 1500 techniciens cubains étaient allés travailler à la reconstruction du Honduras. Actuellement, 400 médecins cubains travaillent au Honduras, la méthode d’alphabétisation cubaine est utilisée dans plus de 70 localités honduriennes, et un millier de jeunes honduriens étudient à La Havane.
PARAGUAY : enfin l’espoir d’un changement ? ( ALAI, PRENSAMERCOSUR)
Après la dictature. Au Paraguay le Parti Colorado est au pouvoir depuis 1947. En 1989, après le coup d’Etat qui renversa le dictateur Alfred Stroessner, s’ouvre un processus de transition vers la démocratie avec le Général Andrés Rodríguez, instigateur du coup d’Etat. De 1989 à 1993, Rodríguez instaure les principales libertés publiques et la modification de la Constitution.
Puis vient le Président Juan Carlos Wasmosy, de 1993 à 1998, dont les politiques favorisent une crise économique qui met à mal le système financier national, engendrant la faillite des banques, l’appauvrissement des épargnants, la fermeture d’ entreprises et le chômage.
En 1996 le général Lino Oviedo tente un coup d’Etat. Lié au trafic d’armes et de drogues, il a une importante fortune, des ambitions politiques mais sa tentative échoue et il est emprisonné.
De 1998 à 1999, Raúl Cubas assume le pouvoir exécutif. Il commence par libérer illégalement le général Oviedo contre la décision de la Cour Suprême de Justice. Finalement Oviedo et Cubas doivent quitter le pays. C’est alors le Président González Macchi qui dirigera le pays de 1999 à 2003, mais le Paraguay s’enfonce dans la crise sociale, économique et politique.
En 2003 Nicanor Duarte devient Président, il réussit à stabiliser la macro-économie et, dans son style populiste, promet progrès et bien-être tout en essayant de modifier la Constitution de manière à permettre sa réélection. Mais deux mandats consécutifs ne sont pas autorisés et en avril 2008, le Paraguay élira un nouveau Président.
Pauvreté, inégalités et répression pour le peuple. De 1995 à 2004, la pauvreté est passée de 30,3 % à 39,2 % de la population. En 2003, les 10 % les plus riches concentrent 44 % des ressources. Leur revenu moyen est 47 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Les 40 % les plus pauvres se contentent de 9,6 % des ressources. La pire inégalité se constate dans la distribution de la terre : 1 % des propriétaires concentre 77 % des terres ! Chômage et sous-emploi totalisent 35 % de la population active. L’insatisfaction sociale augmente. Les occupations de terres et les manifestations paysannes sont durement réprimées par des emprisonnements massifs.
Politique extérieure. Le gouvernement de Duarte oscille entre le bloc Mercosur et le gouvernement nord-américain. Auprès du Mercosur il cherche de meilleures opportunités commerciales. Avec le gouvernement des Etats-Unis il accroit la présence militaire nord-américaine au Paraguay, ( Plan Paraguay – similaire au Plan Colombie -, bureau du FBI…)
Le général Oviedo.L’un des protagonistes qui détrôna Stroessner. Lié aux trafics d’armes et de drogue, à la corruption d’Etat, il a des ambitions politiques. Après son coup d’Etat manqué, il crée son propre mouvement, l’UNACE ( Union Nationale des Colorados Ethiques), avec promesses populistes mais projet d’instauration de la peine de mort et de dissolution du Parlement.…
Actuellement, libéré sous condition début septembre, Oviedo se déclare candidat aux présidentielles d’avril 2008…
Un évêque président ? Fernando Lugo était évêque du diocèse de San Pedro, une des régions les plus pauvres du Paraguay. En décembre 2006 il renonce à la vie religieuse pour se présenter aux élections présidentielles. Sa candidature est soutenue par de nombreuses organisations civiles, car durant son travail pastoral, Lugo a sans cesse manifesté son soutien aux marginalisés des zones rurales. Le Vatican tente de faire barrage à la décision de Lugo, d’autant plus que la Constitution paraguayenne, dans son article 235, n’admet pas, en principe, les ministres du culte comme Présidents de la nation. De nombreux analystes présentent Lugo comme celui qui suivrait les pas du Venezuela, de Cuba et de la Bolivie… et donc, Lugo représente un double danger : pour les puissants du pays et pour les Etats-Unis.
Et les citoyens ? C’est en 1999, au moment où le président Cubas faisait libérer Oviedo, que la société civile prend conscience de sa force, alors que l’UNACE déclenche une campagne de terreur : Oviedo organise l’assassinat d’un adversaire politique. Les divers secteurs de la société appellent à la résistance civique. La place du Congrès, symbole des libertés publiques, est prise par des organisations sociales. Paysans, chrétiens, militants politiques, s’unissent devant le péril que court la démocratie. Le pays entier est paralysé par une grève générale illimitée. Oviedo fait alors attaquer la place par des paramilitaires, aidés de la police et de l’armée. Durant des heures les dix mille personnes réunies tiennent bon et finalement le corps diplomatique adresse un ultimatum à Cubas : plus un seul mort sinon la communauté internationale retire son appui au gouvernement. Cubas et Oviedo s’enfuient du pays… La société a pris conscience de son pouvoir. Si aujourd’hui elle soutient la candidature de Lugo, des choses peuvent enfin changer…
A propos du Parti Colorado, Lugo dit : “ Ils ont la majorité dans la justice électorale, ils ont la Cour Suprême de Justice, ils savent manipuler les urnes électroniques et les juges électoraux…Il ne sera pas facile de gagner… mais pas impossible non plus, car les citoyens paraguayens sont en condition, non pas de vaincre le Parti Colorado, mais d’infliger une défaite à un groupe mafieux qui s’est emparé de ce parti. ”
ARGENTINE : la justice passe enfin… (www.jornada.unam.mx, www.rebelion.org)
Le 28 octobre aura lieu la présidentielle dont le résultat ne semble pas faire de doute : la “ première dame ”, Cristina Fernández de Kirchner devrait être élue, les sondages lui accordant plus de 50% des voix, les autres candidats se situant bien loin derrière.
En dehors de la campagne électorale, signalons un fait important :
L’actuel président Kirchner avait promis, après la suppression des lois de “ Point final ” et d’amnistie en 2005, que la justice ferait son travail envers ceux qui avaient agi aux côtés de la dictature militaire (1976 – 1983).
Une condamnation à la réclusion à perpétuité vient d’être prononcée pour le prêtre Christian von Wernich, “ emblême de la complicité de la hiérarchie catholique avec la répression illégale ”.Le jugement intervient après un procès public de trois mois et une soixantaine de témoignages, dont celui d’Adolfo Pérez Esquivel, qui rappela qu’à plusieurs reprises il avait tenté de sensibiliser la hiérarchie ecclésiastique sur les graves violations de Droits de l’Homme qui se produisaient sous la dictature, mais qu’il ne reçut jamais de réponse. Les organisations de défense des Droits de l’Homme estiment que la dictature militaire d’Argentine a fait disparaître environ trente mille personnes dont la grande majorité n’ont jamais été retrouvées.
Empruntons à Témoignage Chrétien du 11 octobre dernier ce bref passage du témoignage d’Yvonne Pierron, religieuse en Argentine : “ Si l’Eglise avait parlé en Argentine, on n’aurait jamais eu autant de morts et de disparus… ” Puis elle reprend : “ Mais ils étaient tellement bornés… J’ai connu des prêtres argentins qui étaient convaincus qu’ils devaient dénoncer à la police les militants qui venaient se confesser. Ils pensaient vraiment qu’ils agissaient de manière juste. ” Il est vrai qu’à l’époque, le général Videla assurait vouloir lutter contre le “ communisme ” au nom des valeurs chrétiennes.…(fin de citation)
( De Yvonne Pierron : “ Missionnaire sous la dictature ”, Seuil, 204 p., 16 ¤.)
COLOMBIE : Uribe et le cas d’Ingrid Betancourt. ( www.agenciapulsar.com)
Le Comité parisien de Solidarité avec Ingrid Betancourt déclare, par son porte-parole, que “ le Président Uribe est la seule personne qui bloque les espoirs … La question est de savoir si Alvaro Uribe va enfin se décider à agir sur le plan humanitaire pour le bien de son pays, ou s’il va continuer d’agir en fonction de ses amitiés avec les paramilitaires d’extrême-droite… ”