GUATEMALA. Sous-alimentation infantile. (www.rebelion.org)
MEXIQUE – Précarité de l’emploi. (www.rebelion.org)
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET ÉTHANOL… (www.pulsar.org)
COLOMBIE : politique et corruption (www.pulsar.org)
Dernière minute … PARAGUAY … nouvelle époque ?
GUATEMALA. Sous-alimentation infantile. (www.rebelion.org)
Le gouvernement d’Alvaro Colom prépare une initiative pour traiter comme une “ urgence nationale ” la lutte contre la sous-alimentation chronique des jeunes enfants. Manque d’accès à l’éducation et à la santé sont au centre de la problématique de l’enfance guatémaltèque. Le taux de sous-alimentation chronique, qui atteint à peine 6 % au Costa-Rica, est de 26 % en Equateur, 27 % en Bolivie, 29 % au Honduras, mais affecte 49 % des enfants du Guatemala.
MEXIQUE – Précarité de l’emploi. (www.rebelion.org)
4 % des personnes de la PEA (Population économiquement active) n’ont pas de travail. Si on y ajoute le nombre de personnes considérées inactives mais disposées à travailler, on arrive à 9 %. A la campagne la situation est préoccupante : plus de deux cent mille personnes ont abandonné leurs activités rurales en 2007, préférant émigrer ou rejoindre la périphérie des grandes villes où elles grossiront le “ secteur informel ”. 27 % de la PEA, soit 12 millions de Mexicains, travaillent dans le secteur informel. Pour tous, le prix de la “ canasta básica ” ( équivalent du “ panier de la ménagère ”) a augmenté de 24,57 % durant les 9 derniers mois de 2007, alors que le salaire minimum a diminué de 9 %. Ces 12 millions de Mexicains n’ont pas accès aux services de santé…
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET ÉTHANOL… (www.pulsar.org)
La réunion préparatoire à la 30e Conférence Régionale d’Amérique Latine-Caraïbes de la FAO a lieu cette semaine à Brasilia, capitale du pays qui a la plus forte production mondiale d’éthanol, combustible dérivé de la canne à sucre. Le rapport élaboré par le bureau régional de la FAO tend à prouver que les risques peuvent être minimisés par l’emploi d’une technologie adaptée et par des engagements précis concernant l’environnement. Mais la production d’éthanol peut, selon lui, sortir de la pauvreté beaucoup de paysans. Les délégués du Venezuela, de Bolivie, de Cuba et du Nicaragua, s’accordent à dire que même si le projet “ peut représenter une alternative énergétique ”, il est impératif de “ garantir d’abord la production d’aliments ”.
De son côté, Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU pour la Droit à l’Alimentation, affirme que “ la production en masse d’agrocombustibles représente un crime contre l’humanité ”. Il signale “ l’impact sur les prix mondiaux des aliments ” et la crise alimentaire qui commence à se faire sentir en divers points de la planète.…
COLOMBIE : politique et corruption (www.pulsar.org)
Le Procureur Général de Colombie a ordonné l’arrestation de Mario Uribe Escobar, cousin du Président Alvaro Uribe. La justice enquête sur ses liens avec des leaders de l’AUC (organisation paramilitaire Auto-défenses Unies de Colombie). Mario Uribe est accusé d’avoir obtenu des terres de la part de l’AUC en 1998 et 2002, et d’avoir conclu des accords politiques dans des élections régionales. Mario Uribe a demandé l’asile politique au Costa-Rica. Il avait quitté son poste au Sénat en octobre 2007 pour répondre à l’enquête judiciaire. Son cas porte à 63 le nombre d’ex-congressistes et autres politiciens en cours de procédures judiciaires pour liens présumés avec les paramilitaires. 54 d’entre eux font partie de la coalition du Congrès qui soutient le Président Uribe…
BOLIVIE : Evo Morales demande la démocratisation de l’ONU… (www.rebelion.org)
Dans son intervention lors du Forum Indigène de l’ONU à New-York, le Président bolivien s’indigna qu’il existe, dans cette entité et notamment au Conseil de Sécurité, “ des pays de première classe et d’autres de seconde classe, certains ayant tout le pouvoir et d’autres non ”. Il insista sur la nécessité de mettre fin à cette inéquité en démocratisant les règles de l’ONU.
Il suggéra que si l’ONU continuait de fonctionner ainsi les peuples indigènes du monde pourraient envisager de fonder l’UNO ( Unité des Nations Originaires du Monde)…
Il déclara qu’aucun expert n’est en mesure de conseiler les indigènes au sujet de la Terre Mère, celle-ci faisant l’objet d’une dégradation due aux erreurs du système capitaliste. “ Utiliser la terre pour produire des agro-combustibles au lieu d’aliments est une grave erreur. Sur ce point je suis d’accord avec le FMI et la Banque Mondiale, et c’est bien la première fois ! Il existe des formes d’énergies non fossiles comme les énergies éolienne, hydro-électrique, géo-thermique et solaire, qui ne mettent pas en péril la sécurité alimentaire ! ”
PARAGUAY : nouvelle époque ? ( avril 2008)
(Traduction de l’éditorial de LA JORNADA, Mexique, du 21 avril 2008)
(Le 20 avril, l’ex-évêque Fernando Lugo, de l’Alliance Patriotique pour le Changement (APC) a remporté les élections présidentielles, avec 40,6 % des voix, contre 31 % à la candidate du Parti Colorado, l’ex-militaire Lino Oviedo ne réunissant que 20 % des suffrages…)
Le large triomphe du candidat d’opposition Fernando Lugo dans les élections présidentielles d’hier au Paraguay est un fait historique pour ce pays sud-américain plongé dans la pauvreté, le retard et la corruption par de très anciennes dictatures et, depuis 1989, par un groupe gouvernemental oligarchique qui, malgré la façade démocratique, manque du moindre sens de la nation. Partant du Parti Colorado et de ses ramifications, ce groupe a occupé le pouvoir politique et économique de manière ininterrompue depuis la guerre civile de 1947 et l’a exercé au moyen de régimes militaires de fait – celui de Alfredo Stroessner a duré de 1954 à 1989 – ainsi que de présidents civils qui ont toléré, favorisé voire protagonisé un pillage systématique des fonds publics : Juan Carlos Wasmosy, Raúl Cubas, Luis González Macchi et Nicanor Duarte Frutos.
L’héritage laissé par le Parti Colorado est atterrant. Le Paraguay est aujourd’hui le second pays le plus pauvre d’Amérique du Sud après la Bolivie. Son industrialisation est pratiquement nulle, la misère et la marginalisation sociale atteignent des degrés exaspérants, l’infrastructure et les services se trouvent dans un sous-développement beaucoup plus prononcé que dans les autres nations latino-américaines.
Le candidat qui a remporté les élections du 20 avril, ex-évêque du diocèse de San Pedro, la région la plus pauvre du pays, est l’un de ces religieux latino-américains aux préoccupations sociales auxquels Joseph Ratzinger s’est opposé, depuis la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ou – devenu Benoit XVI -, depuis le sommet de la papauté. En mars 2007 Fernando Lugo proposait de renoncer à ses tâches ecclésiastiques pour se consacrer totalement à l’opposition politique ; le Vatican refusa sa démission, mais le suspendit quelques mois plus tard ad divinis (de toutes les tâches ecclésiastiques.)
Lugo représente le vaste mécontentement politique, social et économique qui submerge le Paraguay. Un large ensemble de partis maginalisés par le Parti Colorado, ainsi que des organismes syndicaux, sociaux et culturels, se sont rejoints dans l’APC pour porter Lugo à la Présidence.
Le défi à affronter est énorme, non seulement à cause des dimensions du retard paraguayen dans presque tous les domaines et de l’inertie d’un pays qui durant la majeure partie de sa vie indépendante a été gouverné par des despotes, des corrompus, et des despotes corrompus, mais aussi à cause de l’hétérogénéité idéologique et d’intérêts que suppose le sigle APC, qui va des secteurs démocrates-chrétiens jusqu’aux groupes clairement définis à gauche du spectre politique.
Par ailleurs, dans le scénario continental, l’imminente arrivée de Lugo à la Présidence du Paraguay consolide la tendance latino-américaine à chercher des modèles alternatifs au néo-libéralisme oligarchique asphyxiant et prédateur qui gouverne encore au Mexique, en Colombie, au Pérou et dans la majeure partie de l’Amérique Centrale. Il est possible que, avec Lugo à la Présidence, le Paraguay tente un rapprochement avec ses voisins, la Bolivie, le Venezuela et l’Equateur. A part cela, pour les gouvernements de Lula (Brésil), Cristina Fernández (Argentine) et Michelle Bachelet (Chili), l’ex-évêque de San Pedro sera un interlocuteur beaucoup plus solide et plus fiable que ses prédécesseurs.
Il faut se féliciter de son triomphe, qui est une victoire populaire sans équivoque, et souhaiter que sa gestion réussisse à placer le Paraguay dans la direction du développement démocratique, social et économique.
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