La rencontre qui était née d’une initiative de la société civile pour débattre et élaborer des propositions accueillit ce 29 janvier quatre présidents latino-américains … La rencontre qui était née d’une initiative de la société civile pour débattre et élaborer des propositions accueillit ce 29 janvier quatre présidents latino-américains venus au “ Dialogue sur l’intégration populaire de notre Amérique ” : Rafael Correa ( Equateur), Evo Morales ( Bolivie), Fernando Lugo ( Paraguay) et Hugo Chávez (Venezuela).
L’intervention de Rafael Correa permit de préciser la nature du socialisme du XXIème siècle, qui “ parle d’action collective, s’exprime au niveau communautaire dans les quartiers mais aussi dans l’économie, la vie sociale et les institutions. …Il faut sauvegarder l’Etat pour s’occuper des problèmes collectifs et de la nécessité de planifier. ” Autre caractéristique, selon Correa : “ le socialisme du XXIème siècle, c’est la revendication de justice dans toutes les directions : justice sociale, justice intergénérationnelle, justice de genre, justice ethnique. … Ce socialisme n’a pas de recettes, l’autocritique est nécessaire, le socialisme n’est pas unique ni étatique, nous ne croyons pas dans les manuels ni les dogmes.…Notre arme, c’est le vote ; nous rejetons la violence. ”
Fernando Lugo rappela : “ Nous sommes ici avec la voix pleine d’espérance des mouvements sociaux. Nos gouvernements sont convaincus que la lutte des mouvements sociaux est le grand apport qui garantit que les avancées continuent.… Avant il y avait persécution et répression des mouvements sociaux, mais malgré cela ils ont réussi à accumuler des forces suffisantes pour vaincre les conservateurs, même si ces forces ne sont pas encore suffisantes pour construire une nouvelle société. …Cette époque exige de nous que nous construisions une société plus juste et plus fraternelle. Pensons à la prophétie du peuple guarani : “ la Terre sans Mal ”.
Evo Morales, Président de Bolivie, venait de voir approuver la nouvelle Constitution de son pays : “ Il y a des groupes qui n’acceptent pas qu’il y ait l’égalité, mais face à eux, les indigènes et la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB) continuent d’avancer et même si les oligarques ne voulaient pas de la Constitution, le peuple l’a imposée. De nouveaux ennemis sont apparus, non seulement les grands médias mais aussi la hiérarchie catholique, c’est pourquoi je dis aussi qu’une autre Eglise est possible. ” Morales énumèra les responsabilités auxquelles doivent répondre les gouvernements : la vie, la justice,la souveraineté, la planète Terre. Il termina en paraphrasant le sous-commandant Marcos : les gouvernements progressistes d’Amérique Latine ont appris à commander en obéissant.
Hugo Chávez rappela que “ l’année du premier Forum, en 2001, le Venezuela était secoué par un plan contre-révolutionnaire, cette année-là arrivait aux Etats-Unis ce Président qui maintenant s’en va aux poubelles de l’Histoire.… ” Se référant au Président Obama, il ajouta : “ espérons qu’il marquera un changement d’horizon. Je ne me fais pas beaucoup d’illusion, l’empire est intact…Nous, depuis le Venezuela, nous ne demandons que le respect. S’il veut donner un signe positif au continent, qu’il retire les troupes de Guantanamo. ” Puis parlant de la crise actuelle : “ Jusqu’en 2008, 800 millions de personnes souffraient de la faim, cette année nous arriverons à mille millions, et la plus grande partie de la faute vient du capitalisme global, mais nous aussi nous avons notre part de culpabilité parce que ceux qui nous gouvernaient ont coopéré avec l’économie capitaliste mondiale… ” “ Nous ne devons pas seulement dire qu’un monde nouveau est possible, mais qu’il est nécessaire et en train de naître. Quiconque veut le voir peut venir en Amérique Latine ”.
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