(01/2010)(Source : www.rebelion.org)
Il y a un an, Obama signait un décret qui fixait à janvier 2010 la fermeture de Guantánamo, ce camp de concentration où les Etats-Unis ont confiné, à partir de 2002, des individus capturés dans diverses parties du monde pour leurs supposées activités terroristes…Mais dès septembre dernier, Obama annonçait que la promesse ne pourrait être tenue. Elle avait pourtant suscité des espoirs dans la population : des groupes de Vétérans avaient manifesté devant le Capitole, disant que la prison met en péril la vie des troupes déployées en Irak et en Afghanistan. Obama lui-même disait que Guantánamo est l’un des meilleurs instruments d’Al Qaeda pour recruter des activistes.
Une réflexion partagée par les organisations de Défense des Droits Humains, qui manifestèrent entre la Maison Blanche et le Capitole, vêtus de combinaisons oranges comme les prisonniers, avec des pancartes “ Promesses non tenues ”, “ Vies brisées ”, “ Lois cassées ”.
Pour fermer Guantánamo, il faut recaser les 198 prisonniers qu’elle héberge encore. Environ la moitié d’entre eux iront au Centre Correctionnel de Thomson, une prison fédérale de haute sécurité dans le Nord-Ouest de l’Illinois.
Le Congrès a approuvé une loi interdisant que les détenus de Guantánamo soient emmenés sur le territoire continental, sauf pour y être jugés. Les démocrates avaient prévu de lever la restriction si le gouvernement présentait un plan acceptable pour transporter les prisonniers.
Mais les Républicains s’y opposèrent catégoriquement, assurant que le transfert constituait une menace pour la sécurité des populations voisines.
Et c’est dans leurs mains que réside l’approbation des centaines de milliers de dollars nécessaires pour aménager la prison et garantir la sécurité des jugements. En premier lieu, celui du “ cerveau ” auto-proclamé du 11 septembre, Khalid Sheikh Mohammed.
De plus, l’attentat manqué de Detroit, à Noël dernier, a paralysé le processus et donné des munitions aux opposants. En outre, la confession de l’activiste disant qu’il avait été entraîné au Yemen, a freiné le rapatriement de la moitié des 91 Yéménites qui se trouvent à Guantánamo. Et plus encore, le fait de savoir qu’un libéré sur 5 réintègre Al Qaeda.
Certains individus que les Etats-Unis voudraient remettre en liberté ne souhaitent pas retourner dans leur pays, de crainte d’être torturés là-bas. Des hommes considérés comme de dangereux terroristes ne peuvent être jugés par manque de preuves de la part du gouvernement nord-américain.
C’est peut-être cela, le pire héritage de cette prison : la présence des 70 détenus qui ne peuvent être jugés parce que leurs confessions furent arrachées sous la torture et qu’il n’existe pas de preuves à présenter au tribunal. Leurs déclarations compromettraient la sécurité de l’Etat. Leur dangerosité ne permet pas non plus à l’administration Obama de les libérer ou de les rapatrier.
La fermeture de ce centre de détention n’est pas une affaire de parti politique : les sénateurs républicains de l’Arizona et de Caroline du Sud ont rendu publique leur appui à la fermeture de Guantánamo. Fermer ce centre et rendre la base à Cuba serait considéré internationalement comme une action fondamentale de bonne volonté qui appuierait les promesses de l’administration Obama d’établir de nouvelles relations envers Cuba et l’Amérique Latine. Cela aiderait en même temps à restaurer, devant la communauté internationale, l’image et la crédibilté états-uniennes, si érodées par les déplorables pratiques des droits civils et humains de l’administration de George W. Bush.
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