(www.rebelion.org / otramerica )
464 motos, voitures, quads et camions dispendieux, des hommes et des femmes passionnés de « sports à risques », tout un show médiatique transféré de la pauvreté africaine à l’Amérique du Sud toujours convoitée… Le Paris-Dakar, (maintenant sans Paris et sans Dakar) détruit le patrimoine archéologique et laisse un tourbillon de polémique camouflée par la publicité.
Acción Ecológica du Chili s’est donné pour tâche de recenser les dégâts du rallye Paris-Dakar depuis qu’en 2009 le « rodeo publicitaire sur le continent de la pauvreté », comme l’appelaient les ONG en 2005, a traversé l’Atlantique. « En 2009, six sites archéologiques d’une ancienneté de plus de quatre mille ans ont été gâchés par le Dakar. En 2010, 52 sites archéologiques ont été endommagés, et en 2011, 126 sites. Voilà le triste record, en termes de destruction de notre patrimoine archéologique et paléontologique, dû à cette « compétition sportive », expliquait récemment Luis Rendón, de Acción Ecológica.
Cette organisation ainsi que la Fondation « Patrimonio Nuestro » ont présenté récemment, contre le rallye Paris-Dakar, un recours de protection en défense du patrimoine archéologique du pays auprès de la Cour d’Appel de Santiago. Elles savent que leur recours n’arrêtera pas la course qui est partie de Mar del Plata (Argentine) et qui passera par le Chili pour entrer pour la première fois au Pérou.
Le Conseil des Monuments Nationaux lui-même a déjà constaté et prouvé, dans un rapport présenté en mai dernier, la grave dégradation archéologique et paléontologique laissée par cette compétition dans le grand nord du pays. La présidente de Patrimonio Nuestro signale, comme l’a déjà fait le Collège des Archéologues, que les mesures prises pour atténuer l’impact sont insuffisantes et inefficaces face aux dommages irréparables produits dans la zone.
Au Pérou, le Musée de Paléontologie Meyer Hönninger a demandé au gouvernement et aux organisateurs du Dakar 2012 de s’informer sur les lieux qui doivent être évités et protégés. Selon le document, les organisateurs gardent le secret sur l’itinéraire de leurs véhicules. Ainsi sont menacés des fossiles uniques de baleines, dauphins, requins et autres animaux marins de grande taille qui vivaient durant la période du miocène dans les déserts de Ica et Arequipa.
Face à l’assaut des 464 véhicules, le gouvernement du Pérou a seulement décidé d’une interdiction pour les Lignes de Nazca. Le Ministère de la Culture a insisté sur le fait que le rallye n’endommagera pas les zones de patrimoine intangible protégées. Quant à la Commission de Promotion du Pérou, elle préfère faire ses comptes et assurer que la caravane attirera un million de touristes et permettra un investissement direct proche des cent millions de dollars.…
Laisser un commentaire