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Un sommet présidentiel formalise la création d’un bloc régional comme espace d’unité et d’intégration.
Début décembre, Caracas fut le siège du premier sommet de 33 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes constituant la CELAC : Communauté d’Etats Latino-américains et caribéens, entité créée en février 2010 à Cancún (Mexique). La CELAC réunit tous les pays d’Amérique et des Caraïbes, sauf les Etats-Unis et le Canada. Ce nouveau bloc a une superficie de 20,5 millions de km2 et une population totale de 590 millions d’habitants.
La CELAC se substitue au Groupe de Río, mécanisme permanent de consultation et de concertation politique constitué en 1990 à partir du groupe de Contadora (Colombie, Mexique, Panama et Venezuela) et du groupe d’appui à Contadora ( Argentine, Brésil, Pérou et Uruguay), dont l’objectif était de promouvoir la paix en Amérique Centrale face aux conflits armés du Salvador, du Nicaragua et du Guatemala.
« Nous posons ici la première pierre de l’unité, de l’indépendance et du développement », déclara le président venezuelien Hugo Chávez, amphytrion du Sommet, en ajoutant qu’il était temps que la région cesse d’être « une périphérie attardée, exploitée et négligée ». Les chefs d’Etat et de gouvernement approuvèrent la Déclaration de Caracas qui s’engage à avancer « dans le processus d’intégration politique, économique, sociale et culturelle », en même temps qu’elle reconnaît « le droit de chaque nation à construire en paix et librement son propre système politique et économique. »
Le mandataire venezuelien remit la présidence pro tempore au président du Chili, Sebastián Piñera, qui insista sur la nécessité de « travailler en communauté : droites et gauches sont des affaires du passé ! Ce qui manque, c’est plus de profondeur pour affronter les problèmes de notre continent ».
L’OEA, (Organisation des Etats Américains ) n’aurait jamais pu envisager une intégration égalitaire et plurielle car c’était un organisme créé par Washington, en fonction de la défense de ses intérêts, et la participation des autres pays n’y était pas déterminante : Cuba en fut expulsée pour ne pas avoir un gouvernement qui plaisait à Washington. Et quand des gouvernements populaires s’installaient en Amérique du Sud, le coup d’Etat ne se faisait pas attendre.
Aujourd’hui le contexte est différent, la région montre une réalité démocratique et plurielle en termes généraux ; à cela s’ajoutent les pays caribéens qui ont conquis leur indépendance. Cette initiative semble une parenthèse au milieu d’une grande crise économique mondiale qui apparaît comme un facteur ayant contribué à la concrétisation de la CELAC.
A partir de 2012, la CELAC devrait jouer un rôle stratégique au service du projet souverain latino-américain.
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