EQUATEUR: Cinquième anniversaire de la Révolution Citoyenne (février 2012)

(www.alainet.org)
Dans l’essor de l’euphorie néolibérale, certains gouvernements avaient « dollarisé » leurs économies, au milieu de  la crise financière, croyant qu’avec l’image du billet vert ils verraient arriver toutes les bonnes choses promises par l’empire. Le Salvador et l’Equateur furent victimes de cette fourberie. (L’autre pays qui utilise le dollar est le Panama, pays postiche, créé par l’induction des Etats-Unis pour que la région nord de la Colombie se sépare et se prête à la construction du canal de Panama , avec une monnaie imposée par les Etats-Unis )
Le Salvador et l’Equateur furent immédiatement affectés par des dégradations encore plus fortes de leurs économies  et par  d’énormes vagues d’immigration en direction des Etats-Unis et de l’Europe. Les pays renonçaient à faire leur politique monétaire, – leur Banque Centrale devint la Réserve Fédérale des Etats-Unis -, sans avoir de bénéfices mais seulement des effets négatifs.
Quelques années plus tard, les deux pays sont dirigés par des gouvernement progressistes, – Rafael Correa en Equateur, Mauricio Funes au Salvador -, mais aussi  par les dramatiques conséquences de ces politiques  néolibérales.
L’Equateur commémore cette année cinq ans de gouvernement de Rafael Correa. Après une série de présidents qui, durant toute une décennie, n’ont même pas pu terminer leur mandat, répudiés par la population, Correa parvint à une stabilité institutionnelle et à la légitimité par l’appui populaire qu’aucun autre président n’avait obtenu dans l’histoire de l’Equateur.
Depuis 2000, – tout comme en Bolivie -, des gouvernements néolibéraux successifs ont été renversés par la colère populaire. Le dernier d’entre eux, celui de Lucio Gutiérrez, militaire qui avait appuyé l’un des soulèvements populaires précédents, avait même participé au Forum Social Mondial de Porto Alegre. Il fut soutenu par la gauche et par l’ensemble des mouvements sociaux,  triompha, mais avant même de prendre le pouvoir il s’en fut aux Etats-Unis et renonça à tout ce qu’il avait promis, tout en signant des accords avec Bush.
Immédiatement la gauche lui retira son appui et lui manifesta una forte opposition. Le mouvement indigène se divisa, officiellement il se retira  et seuls quelques ministres indigènes restèrent au gouvernement.
L’opposition fut alors dirigée non par les mouvements indigènes mais par les mouvements populaires urbains, citoyens, qui finirent aussi par renverser Lucio Gutiérrez. Dans ce mouvement se trouvait Rafael Correa qui fut ministre des Finances durant quatre mois dans le gouvernement d’Alfredo Palacio qui succéda à Gutiérrez.
Correa fut élu il y a cinq ans. Il déclara que l’Equateur « sortait des ténèbres du néolibéralisme » et que l‘on passait « d’une époque de changement à un changement d’époque ». Et l’Equateur se joignit au groupe de gouvernements progressistes d’Amérique Latine, ce qui incluait son entrée dans l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA).
Une Assemblée Constituante fut convoquée, comme en Bolivie, et l’on passa à la construction d’un nouvel Etat, républicain, multiethnique, multiculturel, citoyen. Le processus de transformation conduit par Correa prit le nom de Révolution Citoyenne et marqua le début de l’organisation d’un parti, le Movimiento País.
Comme dans tous les gouvernements progressistes d ‘Amérique Latine, ce processus  privilégiait les politiques sociales et non l’ajustement fiscal, les processus d’intégration régionale et les alliances entre le Sud du monde, ainsi qu’un Etat fort qui induirait la croissance économique et la garantie des droits sociaux, au lieu de l’Etat minimum qui renonçait en faveur du marché. De plus, le gouvernement reprenait les investissements de base, – routes, énergie, ports, infrastructure en général-, qui allaient permettre d’inculquer le dynamisme à l’économie équatorienne. En 2011, l’économie, malgré des pressions extérieures négatives, – diminution du crédit international, variations des prix du pétrole, diminution drastique de l’envoi de fonds (remesas) des immigrés à leur famille -, l’économie marqua une croissance de 8 %, l’un des indices les plus élevés, sinon le plus élevé de toute l’Amérique Latine.
Le gouvernement pratique un mécanisme de consultations populaires, qui soumet au verdict populaire la Convocation à l’Assemblée Générale qui a refondé l’Etat, comme l’approbation de la nouvelle Constitution, les questions de sécurité, entre autres.
Rafael Correa sera à coup sûr réélu Président l’année prochaine. Seule reste en suspens la question  du niveau de majorité parlementaire qu’il va obtenir. L’opposition regroupe la droite traditionnelle et des secteurs de l’extrême gauche, appuyés par des groupes du mouvement indigène.
Durant ces 5 années que célèbrent actuellement le gouvernement de Rafael Correa et le Movimiento País, autour du projet de Révolution Citoyenne, l’Equateur a changé comme jamais encore dans son histoire.

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Une réponse à “EQUATEUR: Cinquième anniversaire de la Révolution Citoyenne (février 2012)”

  1. […] Source : Comité Amérique Latine du Jura 31/01/2012 Dans l’essor de l’euphorie néolibérale, certains gouvernements avaient « dollarisé » leurs économies, au milieu de la crise financière, croyant qu’avec l’image du billet vert ils verraient arriver toutes les bonnes choses promises par l’empire. Le Salvador et l’Equateur furent victimes de cette fourberie. (L’autre pays qui utilise le dollar est le Panama, pays postiche, créé par l’induction des Etats-Unis pour que la région nord de la Colombie se sépare et se prête à la construction du canal de Panama , avec une monnaie imposée par les Etats-Unis ) Le Salvador et l’Equateur furent immédiatement affectés par des dégradations encore plus fortes de leurs économies et par d’énormes vagues d’immigration en direction des Etats-Unis et de l’Europe. Les pays renonçaient à faire leur politique monétaire, – leur Banque Centrale devint la Réserve Fédérale des Etats-Unis -, sans avoir de bénéfices mais seulement des effets négatifs. Quelques années plus tard, les deux pays sont dirigés par des gouvernement progressistes, – Rafael Correa en Equateur, Mauricio Funes au Salvador -, mais aussi par les dramatiques conséquences de ces politiques néolibérales. L’Equateur commémore cette année cinq ans de gouvernement de Rafael Correa. Après une série de présidents qui, durant toute une décennie, n’ont même pas pu terminer leur mandat, répudiés par la population, Correa parvint à une stabilité institutionnelle et à la légitimité par l’appui populaire qu’aucun autre président n’avait obtenu dans l’histoire de l’Equateur. Depuis 2000, – tout comme en Bolivie -, des gouvernements néolibéraux successifs ont été renversés par la colère populaire. Le dernier d’entre eux, celui de Lucio Gutiérrez, militaire qui avait appuyé l’un des soulèvements populaires précédents, avait même participé au Forum Social Mondial de Porto Alegre. Il fut soutenu par la gauche et par l’ensemble des mouvements sociaux, triompha, mais avant même de prendre le pouvoir il s’en fut aux Etats-Unis et renonça à tout ce qu’il avait promis, tout en signant des accords avec Bush. Immédiatement la gauche lui retira son appui et lui manifesta una forte opposition. Le mouvement indigène se divisa, officiellement il se retira et seuls quelques ministres indigènes restèrent au gouvernement. L’opposition fut alors dirigée non par les mouvements indigènes mais par les mouvements populaires urbains, citoyens, qui finirent aussi par renverser Lucio Gutiérrez. Dans ce mouvement se trouvait Rafael Correa qui fut ministre des Finances durant quatre mois dans le gouvernement d’Alfredo Palacio qui succéda à Gutiérrez. Correa fut élu il y a cinq ans. Il déclara que l’Equateur « sortait des ténèbres du néolibéralisme » et que l‘on passait « d’une époque de changement à un changement d’époque ». Et l’Equateur se joignit au groupe de gouvernements progressistes d’Amérique Latine, ce qui incluait son entrée dans l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA). Une Assemblée Constituante fut convoquée, comme en Bolivie, et l’on passa à la construction d’un nouvel Etat, républicain, multiethnique, multiculturel, citoyen. Le processus de transformation conduit par Correa prit le nom de Révolution Citoyenne et marqua le début de l’organisation d’un parti, le Movimiento País. Comme dans tous les gouvernements progressistes d ‘Amérique Latine, ce processus privilégiait les politiques sociales et non l’ajustement fiscal, les processus d’intégration régionale et les alliances entre le Sud du monde, ainsi qu’un Etat fort qui induirait la croissance économique et la garantie des droits sociaux, au lieu de l’Etat minimum qui renonçait en faveur du marché. De plus, le gouvernement reprenait les investissements de base, – routes, énergie, ports, infrastructure en général-, qui allaient permettre d’inculquer le dynamisme à l’économie équatorienne. En 2011, l’économie, malgré des pressions extérieures négatives, – diminution du crédit international, variations des prix du pétrole, diminution drastique de l’envoi de fonds (remesas) des immigrés à leur famille -, l’économie marqua une croissance de 8 %, l’un des indices les plus élevés, sinon le plus élevé de toute l’Amérique Latine. Le gouvernement pratique un mécanisme de consultations populaires, qui soumet au verdict populaire la Convocation à l’Assemblée Générale qui a refondé l’Etat, comme l’approbation de la nouvelle Constitution, les questions de sécurité, entre autres. Rafael Correa sera à coup sûr réélu Président l’année prochaine. Seule reste en suspens la question du niveau de majorité parlementaire qu’il va obtenir. L’opposition regroupe la droite traditionnelle et des secteurs de l’extrême gauche, appuyés par des groupes du mouvement indigène. Durant ces 5 années que célèbrent actuellement le gouvernement de Rafael Correa et le Movimiento País, autour du projet de Révolution Citoyenne, l’Equateur a changé comme jamais encore dans son histoire partager:TwitterFacebookJ'aimeJ'aime  de → International, Uncategorized ← Famine, «On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation» Quand des métallos deviennent propriétaires de leur usin → Pas encore de commentaires […]

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