(telesur / rebelion)
L’ex-dictateur, en maintien à domicile depuis un an, est accusé de génocide sur des populations indigènes durant sa présence au gouvernement, en 1982 et 83. Il est accusé d’avoir fait massacrer 1770 indigènes Mayas ixiles dans le département du Quiché, au cours de la guerre civile qui causa plus de 200 000 morts et disparus, entre 1960 et 1996.
Après un coup d’Etat en 1982, Rios Montt fit appliquer la politique de la « terre brûlée » envers les populations indigènes qu’il accusait de collaborer avec la guérilla de gauche, dans le contexte de la « guerre froide ». Sa brève présidence fut probablement la période la plus violente du conflit de 36 années : 60 000 morts civils, en majorité des indigènes sans armes. On estime que l’armée est responsable à 80 % de ces horreurs.
Le Guatemala est un pays d’environ 15 millions d’habitants, à l’économie essentiellement agraire et avec une population indigène à 51 %. La prédominance d’indigènes et de paysans dans la population n’est pas un signe de retard, mais dans le système capitaliste qui contrôle actuellement le pouvoir du monde et impose un type de culture, les pays qui maintiennent ces caractéristiques d’économie et de vie (africains, asiatiques, centro-américains…) sont toujours sujets au pillage et à la spoliation.
Le Guatemala, exploité par des pays puissants comme les Etats-Unis, a souffert de l’oppression de tous ses gouvernements, en particulier des militaires, avec pour seule exception les gouvernements de Juan José Arévalo et de Jacobo Arbenz, accusés de « communisme », de 1944 à 1954.
Les forces de la guérilla, le gouvernement cubain, celui de l’Union Soviétique et leurs alliés de gauche dénoncèrent Rios Montt. En mai 1982 la Conférence des Evêques catholiques l’accusa également d’être responsable de la poursuite des massacres de civils par des moyens militaires.
En aout 1983, Rios Montt fut écarté du pouvoir par son ministre de la défense, le général Oscar Mejia, qui lui succéda comme président de facto et qui, en 1984, convoqua une Assemblée Constituante pour ouvrir la voie à un civil démocrate chrétien, Vinicio Cerezo, qui prit le pouvoir en 1986.
A partir de 2012 le Guatemala est gouverné par Pérez Molina, militaire retraité, homme de droite à la « main de fer ». Peut-être cette confrontation entre puissants contribuera-t-elle à faire changer des choses pour le bien du Guatemala pauvre et opprimé, mais il y a peu d’espoir qu’il en soit ainsi, parce qu’il manque un mouvement social fort en face. Peut-être parviendra-t-on seulement à dissimuler un peu de poussière sous le tapis…
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