(Article d’Angel Guerra Cabrera, 17/06/15 – Rebelión – trad. B. Fieux)
Depuis le 8 juin, en Equateur, une nouvelle tentative de l’impérialisme et de l’oligarchie est en marche pour renverser le Président Rafael Correa. Profitant de la conjoncture défavorable créée par la baisse des prix du pétrole, la visite prochaine du Pape François et l’attaque systématique des médias corporatistes locaux et internationaux contre Quito, ils entament une guerre d’usure en vue des élections de 2017, en constatant l’évidence de la forte popularité de Correa. Pour cela ils ont organisé des manifestations de rues marquées par la violence et appelé au renversement du gouvernement légitime.
Le prétexte actuel est l’initiative de Loi de Redistribution de la Richesse, transmise par le Président à l’Assemblée Nationale, qui établit un impôt progressif à partir de 2,5 % sur les héritages de 35 400 à 70 800 dollars et qui affecterait 2% de la population.
Devant l’escalade déstabilisatrice, Correa a décidé de retirer temporairement l’initiative de loi et appelé à ouvrir un débat national dans tous les secteurs sur la nouvelle disposition légale, afin de créer un climat pacifique pour la réception du Pape. Il a argumenté que si dans le débat il est démontré, comme l’affirme la droite, que les pauvres seraient affectés par la mesure, il la retirerait définitivement.
Pendant ce temps le parti du gouvernement, Alianza PaÍs, a continué l’explication de la loi à la population et Correa a encouragé l’opposition à recueillir les signatures nécessaires pour convoquer un référendum révocatoire du mandat présidentiel où, a-t-il assuré, il serait vaincu une seconde fois. Il faut rappeler que le référendum révocatoire est le fils de la nouvelle Constitution stimulée par Correa.
Le plan déstabilisateur, amplifié par la machinerie médiatique hégémonique au sein de l’Equateur et au-delà, suit le cycle des tentatives putchistes contre les gouvernements post-néolibéraux de la région. Ces dernières, par leur déroulement, les considérables ressources financières employées, la relative coordination de l’impérialisme et des droites dans leur exécution et l’énorme appui médiatique des quotidiens de la SIP (Société Interaméricaine de Presse) et de leurs homologues madrilènes, de même que les télévisions CNN en espagnol et NT24, font partie d’une contre-offensive oligarco-impérialiste pour détruire les avancées de ces gouvernements.
Leur début fut marqué précisément par la sanglante violation yanqui-uribiste de la souveraineté territoriale équatorienne (mars 2008), le rétablissement par Washington de la IVe Flotte annoncé un mois plus tard, le coup d’Etat séparatiste raté contre Evo Morales en septembre de cette même année, le putsch « en douce » qui renversa Mel Zelaya (2009) et un an plus tard le plan putchiste oligarchique et la tentative d’assassinat contre Correa lui-même. Suivis du coup d’Etat parlementaire contre le Président Fernando Lugo au Paraguay (2012) et de la séquestration de l’avion d’Evo en territoire européen l’année suivante.
Les faits de ces derniers jours dans les rues de l’Equateur rappellent les tactiques suivies par l’impérialisme et l’opposition venezuelienne apatride pour renverser le président Nicolas Maduro depuis février 2014. Ces tactiques se nourrissent de l’arsenal des « révolutions de couleurs » , adaptées à la réalité de gouvernements beaucoup plus solides et avec un bien meilleur appui populaire que ceux de la périphérie de l’antique URSS, et sont financées par la NED (National Endowment for Democracy) et autres fondations écrans de la CIA ou de leurs organisations similaires européennes.
Selon les données du CEPAL, l’Equateur a diminué successivement, depuis 2008, la pauvreté, les inégalités et le chômage, et élevé l’Indice de Développement Humain (IDH) ; il a également mis en place un important système de protection intégrale pour les personnes aux capacités spéciales et en 2012 il avait augmenté de 26 % le taux d’élèves intégrés dans l’enseignement supérieur. Ses réussites en éducation et santé ont été reconnus par l’UNESCO et l’UNICEF. Durant ces années il a construit un excellent réseau de routes qui, pour la première fois, unifient le pays, et édifié 10 grands barrages qui contribuent à générer une énergie propre.
Tout cela, son zèle à défendre la souveraineté nationale et son engagement couronné de succès comme président pro tempore de la CELAC, ont élevé extraordinairement le prestige de Correa. C’est là l’explication de la furieuse réaction oligarchique.
(Aujourd’hui à Mexico débute quasi clandestinement un forum d’incitation à la contre-révolution mercenaire à Cuba organisé par la Fondation Konrad Adenauer et l’Organisation Démocrate Chrétienne d’Amérique :
http: //www.odca.org.mx/calendario-de-eventos2.php?id=61)
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Le premier ministre français en Equateur. (Telesurtv-19/6/15)
Manuel Valls, arrivant de Colombie, sera les 26 et 27 juin à Quito où il aura une réunion avec le Maire de cette ville, Mauricio Rodas.
Avec le Président Rafael Correa et les fonctionnaires du gouvernement, notamment le chancelier équatorien, Ricardo Patiño, Valls s’entretiendra sur les thèmes de la coopération, notamment sur les avancées de la science et de la technologie.
Durant sa rencontre avec les médias internationaux, le ministre mentionnera le nombre important d’étudiants boursiers équatoriens dans les universités françaises. « Les secteurs culturels sont prioritaires dans la coopération internationale » selon le ministre français.
Ce voyage sera aussi une opportunité pour diffuser le message de notre pays en faveur du développement soutenable et de la croissance dans le respect de l’écologie.
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