« Que signifie « Buen Vivir ? » Le Monde moderne veut vivre mieux, mais vivre mieux c’est posséder davantage et consommer davantage. Vivre mieux c’est prendre soin du marché : pour le marché, l’intérêt n’est pas que les produits soient durables, mais qu’ils durent peu pour continuer à être vendus. Le capitalisme subsiste en encourageant l’être humain à consommer de plus en plus et en propageant l’idée que vivre mieux, c’est posséder davantage.
Nous, les indigènes, nous ne disons pas que nous voulons vivre mieux, mais que nous voulons vivre bien. Vivre bien, c’est différent de « vivre mieux ». Vivre mieux c’est la modernité, le capitalisme, c’est consommer, avoir plus, détruire, commettre des déprédations. Pour nous, vivre bien c’est vivre en harmonie. En harmonie dans son couple, avec la famille, avec la communauté, en harmonie avec la Terre Mère. On ne peut pas la détruire, il faut prendre soin de la Terre Mère, c’est cela, vivre bien. Nous n’encourageons plus les générations à vendre les produits pour le plaisir de vendre, mais seulement pour ce dont nous avons réellement besoin. C’est donc une visoin différente du capitalisme, du progrès et des processus de la modernité.
Vivre bien signifie prendre soin de la vie, car dans le monde indigène nous pensons que si une espèce d’animal, ou bien un arbre ou une montagne vient à disparaître, cela nous affecte tous. Ainsi, les Etats doivent prendre soin de la vie, et pas seulement de l’économie. La vie doit être considérée comme un paramètre pour que l’économie puisse émerger, et le système juridique aussi, ce n’est pas l’économie en premier lieu et la vie ensuite. Non, la vie c’est maintenant. Mais pas seulement la vie de l’être humain, mais la vie comme sens de l’équilibre de la Terre Mère. » (Telesur)
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