(Extraits de Noticias Aliadas du 31/03/2016 – Trad. B.Fieux)
L’accord de paix, qui mettra fin à un conflit armé de plus d’un demi-siècle, devait être signé le 23 mars. Mais gouvernement et guérilla ne sont toujours pas d’accord sur des points importants…
« Des différences importantes subsistent sur des thèmes de fond », déclare Humberto de la Calle, négociateur du gouvernement. Selon lui, l’accord définitif une fois signé, les FARC doivent abandonner les armes avant la mise en œuvre des accords relatifs à la justice et à la participation politique. Mais les FARC, quant à eux, veulent que soient d’abord suspendus tous les ordres de capture et pouvoir garder leurs armes comme garantie que le gouvernement tiendra parole…
Le commandant guerillero Jorge Torres Victoria, porte-parole des FARC, déclare dans une conférence de presse le 23 mars dernier : « Les défis que nous affrontons sont difficiles. Nous ne signerons pas à cette date parce que nous ne nous sommes pas mis d’accord sur des affaires qui sont vitales pour la fin du conflit… Les actions des paramilitaires augmentent de façon préoccupante : le mois dernier, plus de 28 assassinats de leaders populaires, de défenseurs des droits humains, de paysans et paysannes, et tout cela reste dans l’impunité… »
Le Bureau du Haut Commissariat aux Droits Humains des Nations Unies, dans son rapport annuel sur la Colombie présenté le 22 mars, avertit que « divers intérêts locaux qui s’opposent aux changements promouvant le processus de paix emploient la violence et l’intimidation pour protéger leurs intérêts, sans réponse effective de l’Etat ! »
Un autre point de désaccord concerne les « zones de concentration », c’est-à-dire les lieux où s’installeront les guérilleros après signature des accords. Le gouvernement considère que ces lieux doivent être peu nombreux et éloignés des zones peuplées et des frontières, alors que les FARC exigent un nombre plus important et non à l’écart de la population civile.
Le 9 mars, le Sénat a approuvé une décision qui donne au président des facultés spéciales pour établir les zones de concentration où auraient lieu le désarmement et la démobilisation des FARC, après signature de l’accord définitif.
Le commandant Jorge Torres fait remarquer que concentrer les guerilleros dans des lieux inacessibles « est une absurdité », mais qu’il ne s’agit pas pour autant de les installer dans des lieux à forte densité de population.
Le 28 mars, le Président Santos explique les trois raisons pour lesquelles son gouvernement n’a pas signé : d’abord le gouvernement exige que les FARC aient remis leurs armes et admis la légalité pour pouvoir faire de la politique et circuler sur le territoire national. De plus, le gouvernement exige une date précise pour en finir avec le processus de désarmement. Enfin, le gouvernement ne saurait tolérer qu’un Colombien, quel qu’il soit, demeure sans protection.
« Si nous voulons parvenir à cette paix stable et durable que nous souhaitons depuis si longtemps, nous devons continuer avec une prudence constante, un but fixe et en agissant avec une totale responsabilité « , dit le mandataire. « En insistant, en persévérant, nous trouverons des solutions raisonnables à ces problèmes, des solutions qui conviennent à tous les Colombiens ».
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