(CELAG, Centre Stratégique Latino-américain de Géopolitique),
26 / 08 / 2016 – Trad.B. Fieux)
Les élections présidentielle et législative ont lieu début novembre. Le scénario pré-électoral est déjà défini, bien qu’en politique l’imprévisible soit toujours possible. Deux faits caractérisent ce processus : la désignation de Rosario Murillo comme candidate à la vice-présidence, et la fragmentation et la faiblesse de l’opposition.
Rosario Murillo.
L’épouse de Daniel Ortega, la « compañera Rosario », auto-proclamée « Coordinatrice du Conseil de Communication et de Citoyenneté » du gouvernement sandiniste, a réussi, durant la dernière décennie, à se construire un leadership et un espace propre dans la politique nicaraguayenne. Si son rôle est en principe d’assurer la communication du gouvernement avec la population, il est certain qu’elle a un rôle décisif dans toute la gestion gouvernementale, au point qu’Ortega affirme publiquement qu’elle représente 50 % de son gouvernement. Dans les récents sondages d’opinion, Rosario Murillo jouit de la sympathie de 72% des votants, et Daniel Ortega est approuvé par 79%.
Les objectifs de ce gouvernement ont été variés, mais les opinions favorables peuvent s’expliquer par les programmes en faveur des plus démunis, comme « Faim zéro », « Plan toit », « Repas scolaire », Bon productif », « Maisons pour le Peuple », réfection des voies de communication, etc… Les données de la Banque Mondiale constatent la réduction de la pauvreté dans le pays : de 42,5% dans la période 2009-2014, elle est actuellement de 29,6% de la population. Toutefois, ces chiffres diffèrent sensiblement de ceux cités par l’article du Monde Diplomatique de ce mois-ci…
L’opposition.
Les cinq partis politiques qui se présentent face au parti gouvernemental, – le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) -, ne dépassent pas chacun 5% d’intentions de votes, et sont, depuis des années, incapables de s’unir pour l’emporter, alors que le FSLN est crédité de 62%.
Cette dernière évaluation est-elle trop optimiste ? De plus en plus, les actions contestataires se manifestent, car si une bonne partie de la population reste viscéralement attachée au sandinisme, – parti de sa Révolution -, la contestation est évidente et vise le comportement du couple présidentiel : élections frauduleuses, destitutions de députés contestataires, enrichissement de la famille Ortega, actions contestées envers les migrants, manifestations diverses d’autoritarisme présidentiel…
Des marches de protestations anti-canal viennent s’ajouter au mécontentement, révoltées parce que les travaux envisagés méprisent le respect de l’environnement et de la propriété, après avoir décidé sans consultation populaire la réalisation hasardeuse de ce Canal. L’Eglise catholique, – qui a une grande influence dans ce pays -, exprime ses préoccupations, de même que des organisations de soutien aux Droits Humains : le 2 août, la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) « encourage la communauté internationale, le Système Interaméricain des Droits Humains de l’Organisation des Etats Américains (OEA), à observer une vigilance permanente sur la situation des droits humains au Nicaragua »…
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