(Telesur, 06/10/2016 – Trad. B.Fieux)
49,78 % des Colombiens ont voté OUI et 50,22 % ont voté NON au plébiscite de ratification de l’accord de paix signé par le gouvernement et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, après plus de quatre ans de négociations.
Mais la participation était seulement de 37 %, avec 63 % d’abstention. Dans les zones frontalières, où l’impact du conflit armé était le plus fort, c’est le OUI qui l’emportait…
L’ex-président et actuel sénateur Alvaro Uribe avait fait campagne pour le NON, avec une trentaine de personnes et une trentaine d’entreprises qui ont financé l’opération…
Déformant le message de l’accord de paix, ils ont réussi à convaincre des Colombiens de voter NON ou de s’abstenir.
Quant au récipiendaire du Prix Nobel de la Paix 2016, le Président Juan Manuel Santos, il a déclaré que jusqu’à la fin de sa vie, il se battrait pour la paix.
Communiqué de la Commission Internationale
Congrès des Peuples
(Rebelion, 02/10/2016 – Trad. B.Fieux)
« Après le triomphe du NON au plébiscite, nous continuerons de construire la paix avec la justice sociale. »
« Une situation que n’attendait pas le mouvement populaire, mais qui met en évidence que l’extrême droite n’est pas disposée à céder ni à déposer les armes qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir. Ce contexte présente un nouveau défi politique pour le mouvement social. Notre dignité est intacte, nous ne ressentons pas ce moment comme une défaite, mais comme la preuve de l’existence de la lutte des classes, et nous précisons les points suivants qu’il nous semble impératif de continuer à construire :
1. Travailler pour une issue négociée du conflit politique, social et armé.
2. Il faut exiger une large participation décisionnelle associant la société à la construction de la paix.
3. Nous devons avancer dans l’élaboration d’un agenda populaire et démocratique.
4. Nous devons lutter pour la négociation du modèle économique, politique et la doctrine militaire.
5. En tant que Congrès des Peuples, nous devons suivre la voie de la construction d’un mouvement politique.
Reconnaissons que le triomphe du NON fait partie de l’offensive impérialiste contre nos peuples, comme nous l’avons vu récemment dans les élections municipales du Brésil, dans l’assaut médiatique, politique et économique contre la République Bolivarienne du Venezuela, la recrudescence néolibérale en Argentine, la violence systématique envers les mouvements méso-américains, parmi de nombreuses autres situations qui caractérisent aujourd’hui le moment comme une reprise des positions de l’impérialisme dans notre Amérique.
Une avancée effrénée vers l’usurpation des biens communs, et l’imposition de la mort comme mécanisme de contrainte dans les majorités populaires. Avant cette longue nuit, nous avons beaucoup à revendiquer.
Mais nous devons aussi accueillir la grande quantité de Colombiennes et de Colombiens qui, devant l’offensive communicationnelle et de terreur en Colombie, ont osé dire OUI à la Paix, un OUI qui ne se contente pas d’une signature, mais qui signifie aussi OUi à la justice sociale, à une vie digne, à l’équité, à une participation active à la construction du pays.
Nous voulons reconnaitre le rôle de la diaspora, des Colombien(ne)s qui ont dû émigrer à cause du conflit dans notre patrie, et qui, de tous les coins de la terre, se sont convertis en acteurs et actrices protagonistes dans la construction de la paix en Colombie.
Reconnaissons aussi la solidarité, l’engagement actif des divers mouvements du monde qui ont fait de la lutte pour la Paix en Colombie leur propre lutte. Nous comprenons que la Paix doit être une grande construction nationale, ou bien elle ne sera pas. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui avec force que notre lutte continue.
Nous continuerons à forger la paix par la lutte populaire, pour la transformation de la société! »
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