(Rel-UITA, 07/03/2017 – Trad.B.Fieux )
« De Juárez au Chiapas », – du nord au sud du Mexique – , « pas un féminicide de plus ! « fut l’un des slogans qui accompagna les milliers de femmes et d’hommes qui se joignaient à la Grève Internationale des Femmes, ce 8 mars, journée internationale de la Femme. Partie de l’Argentine, et arrivée au Mexique pour exiger des gouvernements la fin des féminicides, – actuellement 7 par jour dans la République Mexicaine -, et des actes de violence envers les femmes.
Depuis la demi-journée, comme l’indiquait la convocation lancée à Buenos Aires, de nombreuses femmes avaient cessé leurs activités et commençaient à arriver vers la Victoria Alada (Ange de l’Indépendance) pour exprimer leur rejet de tout type de violence de genre.
« Plus de harcèlement, plus de féminicides, plus de violence ! » pouvait-on lire sur un panneau. « Ce n’est pas une fête, ne nous offrez pas de fleurs ! » précisait un autre. Des collectifs, des groupes de personnes connues ou venues à titre personnel rejoignaient le contingent qui, durant plusieurs heures, demeura sur le perron du monument dans le but de montrer que la finalité de cette action était de réfléchir sur la situation des femmes et de leur entourage.
Peu après cinq heures, en tête du contingent, Irinea Buendia, qui attend l’application de la sentence émise par la Cour Suprême de Justice de la Nation, qui porte le nom de sa fille, Mariana, et qui empêchera son assassin de quitter la prison; Norma Andrade, qui pendant 16 ans ne s’est pas découragée d’exiger justice pour la résolution du cas de sa fille Lilia Alejandra, trouvée morte à Ciudad Juárez; les Mères des 43 étudiants de l’Ecole Normale de Ayotzinapa, disparus voici deux ans ; Viviane Muciño, sœur de Nadia, qui fut assassinée par son compagnon et son beau-frère, devant leurs fils, il y a 13 ans, à Cuautitlán Izcalli, Etat de México, et dont les responsables n’ont toujours pas été sanctionnés.…
La mobilisation se dirigea ensuite vers l’hémicycle de Juarez. « Ma fille, mon fils, écoute, ta mère est dans la lutte ! » fut l’une des phrases constamment répétées par les participant.e.s qui, peu à peu, arrivèrent à l’hémicycle, où devait s’effectuer un acte de dénonciation et de réflexion. Pour cette raison la consigne était : « ni fleurs, ni félicitations ». En chemin, un arrêt face au bureau du Procureur de la République était prévu.
Le compte de 1 à 43 ne se fit pas attendre et exigea de trouver en vie, non seulement les 43 Normaliens, mais aussi les milliers de personnes disparues au cours des dernières années.
Avant de poursuivre leur chemin, les manifestant.e.s rappelèrent aux autorités judiciaires que, si elles ne peuvent pas faire leur travail, il vaut mieux qu’elles s’en aillent.…
Violences sexuelles, racisme, féminicide, traite des personnes, lesbophobie et transphobie, manque d’accès à l’emploi, criminalisation des défenseurs des droits humains, féminisation de la pauvreté, manque d’éducation sexuelle, libre accès aux contraceptifs, vulnérabilité des handicapés, triple journée de travail, firent partie des réalités exprimées par les participant.e.s.
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