Amérique Latine.
« Jamais encore il n’a été aussi risqué de prendre position contre les entreprises qui volent les terres et détruisent le milieu environnant. En 2016 c’est presque 4 personnes par semaine qui furent assassinées pour protéger leurs terres et l’environnement naturel des industries telles que l’exploitation minière, l’abattage de bois et agro-industrie », signale le rapport intitulé « Défendre la Terre », publié le 13 juillet par Global Witness, organisation qui se consacre à la protection des défenseurs de l’environnement et de la terre. Au moins 200 personnes ont été assassinées dans le monde pour avoir voulu protéger leurs terres, forêts ou rivières, dont 122 en Amérique Latine : Brésil en tête de liste avec 49 victimes, Colombie 37, Honduras 14, Nicaragua 11, Guatemala 6, Mexique 3 et Pérou 2. Les assassinats font partie d’une série de tactiques utilisées pour réduire au silence les personnes défenseur(e)s, (menaces de mort, arrestations, agressions sexuelles, séquestrations, attaques légales agressives…)
Brésil.
Le juge Sergio Moro a condamné l’ex-président Luis Iñacio Lula da Silva (2003-2011) à neuf ans et demi de prison pour les délits de corruption et blanchiment d’argent. Selon l’investigation judiciaire qui fait partie du cas Lava Jato, Lula aurait reçu 3,7 millions de Reales (1,1 million de dollars) en pot-de-vin de l’entreprise de construction OAS en échange de contrats avec l’entreprise pétrolière d’Etat Petrobras, somme qui aurait été investie dans l’amélioration d’un luxueux appartement situé à Guarujá, Etat de São Paulo. L’ex-président n’ira pas en prison tant que dure le procès. Moro a basé sa sentence sur la délation du président d’OAS, mais n’a pas tenu compte des preuves d’innocence présentées par les avocats de l’ex-mandataire. Lula, 71 ans, a toujours nié les charges et se considère victime d’une « chasse aux sorcières »; il a annoncé qu’il ferait appel de la sentence. Lula, qui est l’un des hommes politiques les plus populaires du Brésil, a confirmé son intention de postuler à la présidence en 2018.
Pérou.
L’ex-président du Pérou, Ollanta Humala, (2011-2016) et son épouse Nadina Hérédia, ont été détenus le 13 juillet, accusés de délits de blanchiment d’argent et d’association illicite. Le juge a émis l’ordre de prison préventive de 18 mois pour le couple pour éviter leur fugue. La justice enquête car ils ont reçu 3 millions de dollars de l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht pour la campagne présidentielle de 2011 et du Venezuela en 2006, en simulant des apports fantômes. L’accusation se base sur les déclarations de Marcelo Odebrecht, gérant de l’entreprise à la justice brésilienne dans le cadre de l’investigation du cas Lava Jato. Un autre ex-président, Alejandro Toledo (2001-2006), a un ordre de détention pour avoir reçu de l’argent de Odebrecht, tandis que l’ex-candidate à la présidentielle Keiko Fujimori et l’ex-président Alan Garcia (2006-2011), sont l’objet d’enquêtes pour l’apport de l’entreprise Odebrecht à l’occasion de leurs campagnes électorales.
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