(Roger Grévoul, président fondateur de CubaCoopération France – 21/06/2017)
Vendredi dernier, depuis Miami, entouré d’anti-cubains de la diaspora, dont certains sont responsables d’actes de terrorisme contre Cuba, le Président des États-Unis, Donald Trump, à contre-courant de l’histoire, a prononcé un discours remettant à l’ordre du jour la dynamique de la guerre froide en ces termes: « J’annule l’accord totalement inéquitable signé avec Cuba par la dernière administration »
Il s’agit de la volonté de mettre un nouveau tour de vis au blocus, qui n’est malheureusement pas levé ! Par ce pas en arrière, par cette rupture dans le processus de rapprochement il flatte les anticastristes de Floride. L’un des derniers colosses de la littérature américaine l’écrivain Norman Mailer (The armies of le night) déclarait : « La maladie la plus grave des États-Unis c’est d’être une nation qui se croit supérieure. Ce qu’elle pense lui donner le droit d’imposer ses vues aux autres pays du Monde ». Donald Trump est persuadé que les États-Unis imposeront leur politique par la force à Cuba.
Même si les avancées qu’il avait permises étaient timides, Barak Obama avait été contraint de reconnaître l’indépendance et la souveraineté du peuple cubain, ainsi que le gouvernement cubain comme interlocuteur légitime. (.…)
Y compris dans l’état de Floride, cette politique est largement contestée. Au niveau politique, même chez les Républicains elle ne trouve pas de majorité. Que dire sur le plan international ! La plupart des pays latino-américains ont fait connaître leur réprobation. Le Canada a marqué sa différence en rappelant que son pays bénéficiait d’une relation privilégiée avec Cuba !
Le Premier Ministre Italien a qualifié « d’erronée » la décision de l’administration Trump de revoir la politique d’ouverture engagée par son prédécesseur Obama. Il estime que » ce retour en arrière constitue une erreur, tout comme se retirer de l’accord sur le climat ». La commission des Affaires étrangères du Parlement Européen vient de réaffirmer le rapprochement entre l’Union Européenne et Cuba.
Et le Conseil des ministres espagnol a approuvé la transmission aux Cortes de cet accord de l’Union Européenne, selon lequel l’Espagne se place comme un des premiers pays du Club de Paris à engager la procédure de validation.
Ses dirigeants l’ont confirmé : Cuba est prête à continuer à négocier avec les États-Unis les questions en suspens de l’agenda bilatéral. Sur un pied d’égalité et sur la base du respect absolu de sa souveraineté. « Nous n’acceptons pas de conditions, nous ne l’avons jamais fait». « Le peuple cubain a la patience, l’endurance et la détermination pour attendre qu’un Président des États-Unis supprime enfin le blocus et qu’il normalise les relations avec Cuba» a déclaré Bruno Rodriguez.
Laisser un commentaire