(EFE- 26/12/2017 – Trad. B. Fieux)
L’ONG espagnole Calala Fondo de Mujeres, dont le siège est à Barcelone, constate que de nombreuses femmes d’Amérique Centrale préfèrent risquer leur vie en avortant clandestinement plutôt que d’être persécutées par les législations de leur pays.
Depuis des années, les droits des femmes sont bafoués en Amérique Centrale, surtout au Honduras, El Salvador et Nicaragua, pays où le fait d’avorter conduit les femmes à la prison.
Pays où l’avortement est interdit dans tous les cas : El Salvador, Haïti , Honduras, Nicaragua, République Dominicaine, Surinam.
Au Nicaragua, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du gouvernement sandiniste, l’avortement était toléré dans certaines conditions (viol, maladie de la mère, mauvaises conditions du foetus…)
Après 1980, pour complaire à la hiérarchie catholique et s’assurer de ses voix aux élections, le gouvernement se plia à toutes les exigences, y compris de l’Opus Dei. C’est ainsi que l’avortement se trouve encore interdit, quelle qu’en soit la cause, et puni de prison, de même que le personnel médical ayant éventuellement participé à un avortement, que l’on engage à dénoncer les faits.
Bien qu’il soit difficile de connaitre précisément les faits, selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 2008 furent pratiqués dans le monde 21,6 millions d’avortements « illégaux » qui causèrent la mort de plus de 47 000 femmes.
Au Salvador où l’avortement est interdit également, entre 2005 et 2008 furent pratiqués 19 290 avortements, dont 27,6% sur des jeunes filles. 11% de ces interventions provoquèrent la mort de la personne enceinte.
L’organisation Calala Fondo de Mujeres, créée en 2009 par des femmes d’origine latino-américaine résidant en Espagne, a mis en marche une campagne en faveur de l’avortement légal pour mettre fin à des pratiques qui mettent en péril la santé et la vie des femmes.
Cette organisation dénonce que « dans des populations comme le Honduras, le Salvador et le Nicaragua existent des « lobbies » conservateurs, au profil religieux, qui font pression sur les gouvernements pour qu’ils refusent les droits des femmes et des collectifs LGTBI. »
La situation ne s’améliore pas, au contraire, et en 2018, si une femme est victime d’un avortement naturel et que les médecins le découvrent, le centre médical se charge de la dénoncer et de la faire comparaitre devant le juge.
Laisser un commentaire