Juan Carlos Bow, dans Confidencial du 07/10/18 – Trad.B.Fieux
La Déclaration des Droits Humains comporte 30 articles. Au moins 18 sont violés à répétition par le gouvernement d’Ortega-Murillo. En majorité, les droits civils et politiques des citoyens.
Les articles sur le droit à la vie, à la sécurité, à la présomption d’innocence, à la propriété privée, à la libre circulation, à la liberté de penser et de réunion, sont probablement les plus bafoués ouvertement par le régime. Et on peut aussi inclure l’article 12 : « Personne ne fera l’objet d’ingérences arbitraires dans sa vie privée, sa famille »: marques dans les maisons, menaces de mort, harcèlement, et campagnes de diffamation sur les réseaux.
Travail, éducation et santé.
Certains droit ont été violés indirectement par la répression du gouvernement. L’article 23 établit que toute personne a droit au travail, mais au moins 347 000 citoyens ont perdu leur emploi durant les mois de crise, selon FUNIDES (Fondation Nicaraguayenne pour le Développement Economique et Social).
Le droit à un niveau de vie adéquat a été affecté pour 143 000 personnes, qui sont devenues pauvres depuis le mois d’avril dernier. Le droit à l’éducation aussi a été nié à au moins 95 étudiants qui ont été expulsés de leur Université (Université Nationale Autonome du Nicaragua, UNAN) à León et Managua, et 52 membres du personnel enseignant et administratif ont été licenciés sans motif, de même que les praticiens de plusieurs hôpitaux.
« Politique d’Etat ».
Seuls sont épargnés les droits qui par nature n’affectent pas le régime, comme le droit à la nationalité, le droit de se marier et de fonder une famille, ou encore le droit qui dit que « toute personne a droit au repos » ou que « nul ne sera soumis à l’esclavage ou à la servitude ». Juan Carlos Arce, directeur des programmes institutionnels du CENIDH, assure que Ortega-Murillo ont imposé au Nicaragua un gouvernement qui assume comme « politique d’Etat » de violer les Droits Humains pour conserver le pouvoir:
« Le gouvernement est un Etat qui a une sorte d’allergie aux Droits Humains: pour lui l’exercice des Droits Humains est un obstacle à ses aspirations politiques ».
Depuis le début des protestations civiques et pacifiques, le régime a tenté par la violence d’empêcher les marches citoyennes, mais fin septembre il décida d’officialiser « l’interdiction de manifester », menaçant de prison les citoyens ou les organisations qui les convoquent.
Cette officialisation menace à la fois au moins 5 droits humains : libre circulation, liberté de penser, d’opinion, de réunion, et le fait que nul ne pourra être arbitrairement détenu… En fait le gouvernement nicaraguayen se comporte en paria qui ne reconnait ni l’ordre ni la loi et ne respecte rien face aux instances des Nations Unies !
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