Caféiculteurs…
Le café, c’est l’exemple d’un secteur où la perte d’emplois et de productivité est grande. Maltez explique que durant les trois derniers mois de l’année, les plantations de café nécessitent l’application d’un fertilisant pour que les plants puissent se développer pour la récolte de l’année prochaine, mais beaucoup de producteurs n’ont pas pu obtenir de crédit pour l’acheter. « C’est un symptôme évident d’une baisse de production de 15 à 20% pour l’année prochaine. Toute cette incertitude génère le manque de crédit et d’attraction pour investir. C’est pourquoi nous insistons : le gouvernement doit réfléchir. Le Président doit réfléchir, il doit avoir un dialogue politique. Il sait ce qu’il faut dire pour générer la confiance que nous recherchons tous pour stabiliser le pays », répète Maltez.
Chefs d’entreprises…
Après avoir assuré une croissance de 4% à 4,5% durant les 5 dernières années, le secteur industriel du Nicaragua pronostique une réduction à – 0,5% en 2018. et alors que les entreprises du secteur avaient pris toutes les prévisions possibles pour se maintenir opérationnelles.
Avant les propositions du gouvernement pour tenter de pallier les effets économiques de la crise politique par des mesures économiques, les industriels demandent des décisions politiques. « Premièrement il faudrait résoudre la crise politique. Tous les membres du COSEP nous rabâchons depuis 5 mois – nous faisons partie de l’Alliance Civique pour la Justice et le Démocratie – qu’il faut instaurer un dialogue que nous espérons tous », affirme Sergio , président de la Chambre d’Industries du Nicaragua (CADIN), dans le programme télévisé Esta Noche.
Le problème est que le gouvernement semble attendre que la société se rende et que le secteur entrepreneurial accepte un dialogue économique dans les termes qui existaient avant le 18 avril… option que Sergio et les autres considèrent « très difficile à réaliser »…
Vendeuse au marché…
Dans un coin du Marché Municipal de Masaya, Rosa Argentina chasse les mouches qui bourdonnent au-dessus de son plat de légumes récemment tranchés. Il est onze heures du matin et elle n’a pas vendu grand chose.
A la mi-journée, elle commence à s’inquiéter : elle devra jeter un bonne partie de ses fruits qui, avec la chaleur, ne seraient plus vendables le lendemain. Voilà deux mois et demi qu’elle a décidé de reprendre le travail. Les forces répressives du gouvernement de Daniel Ortega ont installé « la normalité » à la pointe du fusil, dans cette ville, mais beaucoup de citoyens, comme cette vivandière, ne s’accommodent pas de la nouvelle dynamique sociale.
« Depuis le mois d’août les ventes sont misérables » dit Rosa Argentina avec dédain. « Avant je vendais pour 2000 pesos par jour, maintenant j’arrive difficilement à 700 »…
Le cas d’une vendeuse de fruits peut paraitre minime, mais il illustre la dépression économique que traverse Masaya après le massacre par les policiers et les paramilitaires.
Cette ville pittoresque, d’habitude très vivante, dont le marché s’animait avec l’arrivée des camions chargés de fruits, de légumes, provenant du nord du pays, et sa clientèle bruyante se jetant sur les fruits avant de partir au soleil… et maintenant cet accablement, avec le poids des 38 morts et une persécution continue dans les barrios de Masaya… Au-delà de sa réputation de ville indigène et folklorique, Masaya a été une ville très commerciale, non seulement par son marché populeux, mais aussi par son artisanat, son électroménager, sa chaussure et une ample gamme de services. Mais depuis six mois, quand la crise sociopolitique a éclaté, Masaya est entrée en résistance…
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