17 avril : Journée Internationale de la Lutte Paysanne.
Durant des décennies la faim était “ cachée ” dans les zones rurales ou marginales. Maintenant le nombre de personnes concernées est en augmentation constante. Des files de gens affamés et des manifestations de révolte apparaissent dans de nombreux endroits du monde. Les paysans revendiquent leurs droits. Développement économique et croissance bénéficient seulement à une minorité de la population, provoquent des dégâts dans l’environnement et ne résolvent pas la situation extrêmement précaire de la grande majorité.
En Amérique Latine, la terre cultivable n’appartient plus à la population rurale. Les paysans, devenus main d’œuvre bon marché, doivent travailler la terre dont ils ont été propriétaires, ou bien partir vers les villes dans l’espoir de trouver un emploi. Après avoir exproprié les petits agriculteurs, les grandes entreprises exploitent les consommateurs en augmentant les prix mondiaux des aliments. Pour commémorer la journée du 17 avril, l’organisation Vía Campesina invite tous les mouvements sociaux à communiquer leurs témoignages sur les cas de faim, de violations des droits, d’impacts négatifs sur l’agriculture, les dettes, les cas d’expropriation, etc.à www.viacampesina.org et à exposer leurs alternatives au modèle néolibéral.
BRÉSIL : production d’éthanol.(www.rebelion.org)
L’ “ Associacion de Usineros ” a publié son programme de constructions de nouvelles usines pour la production de combustibles dérivés de la canne à sucre.Principal producteur d’éthanol de la planète, le Brésil compte déjà 336 usines de transformation et fournit 45 % de la production mondiale d’éthanol. Son objectif est d’atteindre le nombre de 409 installations. Actuellement 4 investisseurs sur 10 sont des entreprises étrangères, attirées par la vague du “ combustible propre ”. Cependant, des organisations sociales du monde entier mettent en doute les avantages de la production d’agrocombustibles. Le dirigeant du Mouvement des Sans Terre, João Stedile, tout en reconnaissant que les combustibles dérivés de la biomasse sont moins nocifs que le pétrole, déplore “ l’utilisation de biens destinés à l’alimentation humaine pour produire des combustibles ”. Il condamne “ l’actuel modèle néolibéral d’agriculture à grande échelle et de monocultures, car il s’agit d’un modèle nuisible pour l’environnement à cause de l’usage intensif d’agrotoxiques et de la mécanisation, qui élimine la main d’œuvre, aggrave le réchauffement planétaire et détruit la biodiversité. ”
CHILI : les femmes rejettent le fondamentalisme (www.pulsar.org)
Les organisations citoyennes du Chili multiplient les actions contre la résolution du Tribunal Constitutionnel qui veut interdire la distribution gratuite de la pilule du lendemain dans les services de santé publics. Un petit groupe intégriste commença à demander l’interdiction de tous les contraceptifs oraux et obtint l’appui de 36 parlementaires, ainsi que de la majorité des membres du Tribunal Constitutionnel qui “ s’arrogent la faculté inquisitoriale de se prononcer sur des affaires scientifiques ”. Les actions citoyennes déboucheront sur une grande marche le 22 avril, date de la résolution finale du Tribunal.
ARGENTINE : les bons élèves de “ l’Ecole Française ”…. (www.prensamercosur.com.ar)
La journaliste française Marie-Monique Robin avait publié en 2004, après deux années d’investigation, son ouvrage-documentaire (édité par La Découverte) :“ Escadrons de la mort, l’Ecole Française ”. Son apport fut fondamental lors du processus judiciaire actuellement en cours en Argentine, pour juger les militaires impliqués dans les crimes de l’ex-dictature de ce pays. Elle permit de comprendre les conceptions et la manière d’agir des Forces Armées dans le génocide planifié. Elle détailla les techniques que les militaires argentins mirent en œuvre, se basant sur celles utilisées par “ la doctrine française ” en Indochine puis en Algérie dans la défense du pouvoir colonial…Ces techniques furent “ enseignées ” à l’Ecole des Amériques qui fonctionnait au Panama. La journaliste souligna que le Plan Condor avait été l’une des premières expériences de l’histoire dans laquelle quatre dictatures (Argentine, Chili, Uruguay et Paraguay) s’étaient organisées pour concevoir le circuit répressif qui fonctionna dans les années 70. Dans le livre, des interviews de militaires de haut rang expliquent les techniques de la “ guerre moderne ”, dans laquelle “ il s’agit d’anéantir, non pas une armée étrangère, mais un ennemi interne, à combattre avec les méthodes classiques de guerre ”…
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