(www.prensamercosur.com.ar) (06 / 06 / 08)
Depuis quelques années, l’Amérique Latine est devenue attractive pour de grands investisseurs européens. Stimulée par le modèle de développement imposé par le néolibéralisme des années 90, l’industrie européenne se tourne vers des terres favorables à la production de pâte à papier et de cellulose.
En Amérique Latine, le sol fertile et le climat tropical ou semi-tropical permettent une croissance rapide des arbres tels que l’eucalyptus.
D’autres facteurs interviennent aussi, tels que le faible coût de production, la grande biodiversité du continent, la main-d’œuvre qualifiée à prix modique, alors que dans leur pays d’origine, ces types d’entreprises se heurtent à diverses difficultés de la part des organismes de contrôle. Il s’agit de noms connus tels que Aracruz Celulosa ( France), Botnia (Finlande), Ence (Espagne), Celulosa Arauco et Nueva Aldea ( Chili) etc.
Ces fabriques qui produisent de la pulpe de cellulose et du papier ont aussi de graves effets sur l’environnement. Elles éliminent des substances très toxiques à base de chlore qui, en se mélangeant à d’autres éléments, peuvent engendrer d’autres composants encore plus dangereux comme des dioxines et des furanes.
Au Chili, au Brésil, en Uruguay, des papeteries se sont installées et de nouvelles implantations se préparent. En Argentine, une dizaine d’entreprises locales se sont installées grâce à des investissements étrangers, à leur tour financés par des prêts d’organismes internationaux comme l’Institution Financière Internationale.
L’une des plus connues est la fabrique de cellulose Alto Paraná, située dans la province de Misiones. Ici, le ministère de l’Ecologie révèle que l’entreprise déverse des déchets avec des agro-toxiques dans le Río Paraná, endommageant ainsi les espèces animales et végétales qui y vivent.
Mais ce n’est pas tout : on a constaté chez plus de 50 % des habitants de la zone des troubles respiratoires et diverses dermatoses. De leur côté, Ence et Botnia en Uruguay sont parmi les plus importantes au plan mondial, elles ont derrière elles une longue histoire de pollution et aussi de rejets déterminés de la part des populations.
Au Chili, l’entreprise Celulosa Arauco, utilisant une technologie précaire intitulée ECF ( dioxyde de chlore), causa près de Valdivia de graves détériorations de l’environnement, qui ont atteint plusieurs espèces animales et végétales du sanctuaire de la nature “ Carlos Anwandter ”.
Dans ce même pays, l’entreprise Nueva Aldea va entrer en fonction prochainement dans la vallée viticole de Itata, avec les mêmes technologies que la précédente. Les résidus liquides seront déversés dans le río Itata et atteindront une zone de forte production de pêche.
L’entreprise Ence causa récemment en Espagne une alarmante pollution près de Pontavedra : elle transporte à présent ses préjudices environnementaux en Uruguay où elle fonctionnera dès 2009. Ence a réussi à convaincre le gouvernement uruguayen de lui ouvrir ses portes pour l’investissement majeur de l’histoire du pays : un projet de plus de mille millions d’euros.
Dans tous ces pays d’Amérique du Sud, les installations de ces entreprises ont été prévues par les grandes puissances sous le déguisement de “ développement régional ” mais jamais les possibles conséquences environnementales n’ont été prises en compte.
Quant au “ développement ”, selon les économistes locaux, depuis l’installation de ce type d’industrie dans la région, aucune croissance économique n’a été constatée, au contraire, du fait que les profits de ces compagnies sont destinées aux investisseurs européens, aux organismes de prêts et au paiement des machines en provenance du vieux continent.
Alors faut-il continuer à saccager l’environnement et empoisonner les populations là-bas pour le profit des investisseurs d’ici ?
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