Elena Poniatowska, écrivaine et journaliste mexicaine née à Paris en 1932, déjà titulaire, entre autres distinctions, du Premio Cervantès en 2013 ( considéré comme le Prix Nobel de littérature espagnole ), vient d’être investie Docteur Honoris Causa de la prestigieuse Université Complutense de Madrid pour « sa brillante carrière journalistique » et aussi son inébranlable engagement en faveur des causes justes, depuis les enfants indigènes vivant dans l’extrême pauvreté jusqu’aux migrants d’Amérique Centrale ou aux familles des 43 étudiants normaliens d’Ayotzinapa, disparus en septembre dernier.
L’écrivaine prononça un discours de réflexion sur l’évolution de l’information, les réseaux sociaux, les messages brefs et instantanés, qui transforment la perception des faits, puis fit l’éloge du journalisme critique et honnête, citant comme références le quotidien mexicain LA JORNADA et l’hebdomadaire PROCESO.
Elle profita de la circonstance pour inciter le président Enrique Peña Nieto à s’attacher à faire toute la lumière sur les faits entourant le drame d’ Ayotzinapa, et l’assassinat des 22 jeunes de Tlatlaya « aux mains de l’armée ».
Elle cita à ce sujet un fragment du poème « Ayotzinapa » de David Huerta :
« C’est ici le pays des fosses,
mesdames et messieurs,
c’est le pays des hurlements,
c’est le pays des enfants en flammes,
le pays des femmes martyrisées,
le pays qui hier existait à peine
et dont on ne sait maintenant où il est… »
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MEXIQUE : La torture sexuelle est une pratique institutionnalisée.
En août 2012 Claudia Medina, vendeuse d’articles de plage, fut arrêtée dans sa maison du port de Veracruz par des membres de la Marine mexicaine. Elle fut torturée par des décharges électriques sur tout le corps, des simulacres d’asphyxie, par l’eau et par étouffement… Quand ils la menacèrent de s’en prendre à ses fils, elle avoua un délit qu’elle n’avait pas commis : appartenir au cartel de narcotrafic Jalisco Nueva Generation.
Medina fut détenue 23 jours puis sortit libre sous caution et rencontra une juge qui établit un rapport complet des faits. Selon la Commission Nationale des Droits Humains, il existe des preuves contondantes des graves violations commises par la Marine contre cette femme qui fut torturée psychologiquement, physiquement et sexuellement. Mais aucun de ses bourreaux n’a été poursuivi. Fin septembre Amnesty International a remis au Procureur Général une pétition de trois cent cinquante mille signatures, provenant de plusieurs pays du monde, pour que soit réalisée une « investigation » immédiate, impartiale et exhaustive sur la dénonciation de tortures présentée par Claudine . Actuellement son cas est étudié par les instances des Nations Unies.…
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