(Extraits de l’article de José Agustín Cedeño Romero,
dans l’article « El amanecer no ha dejado de ser una tentación »,
en date du 28/04/2018 – Trad. B. Fieux)
L’INSS (Institut National de Sécurité Sociale)
en difficulté.
Le mercredi 18 avril 2018, par décret présidentiel, sans consensus ni dialogue avec des secteurs de la société civile, le gouvernement nicaraguayen approuva ce qui suit :
A partir du premier juillet, les retraités devront verser 5% de leur pension, les travailleurs 7%, au lieu de 6,25% jusque-là, et les entreprises devraient augmenter leur quota de 19 à 22,5%.
Or ces réformes ont un caractère inconstitutionnel car selon les lois du pays, le seul organe d’Etat qui peut augmenter ce type d’impositions est l’Assemblée Nationale. Mais le gouvernement affirma que ces versements étaient « nécessaires » dans l’immédiat pour combler le déficit de la Sécurité Sociale.
Quand Ortega reprit le pouvoir après les présidentielles de 2006, en 2007 il trouva le système de Sécurité Sociale dans une situation saine avec un excédent d’environ 200 millions de dollars.
En 2018, après onze ans d’administration sandiniste, l’institution accuse un déficit de plus de 71 millions de dollars, selon les données de la Banque Centrale du Nicaragua. C’est alors que le gouvernement envisage de « sauver » les comptes en sollicitant les versements des assurés, et que cette décision, s’ajoutant à d’autres causes de mécontentement accumulées, déclenche la révolte.
Pourquoi un tel déficit ?
Les états financiers de l’INSS ne sont pas publiés. La situation des finances est évoquée succintement dans quelques pages d’un rapport du FMI, où l’on attire cependant l’attention sur des « exonérations fiscales » de « divers secteurs » et « entreprises privilégiées », ainsi que sur des « investissements immobiliers » et des aides inadaptées.
( Plusieurs quotidiens révèlent des « cas de corruption dans l’utilisation des fonds d’investissement de l’INSS », « construction d’édifices de luxe » abandonnés par la suite, versement d’une aide de 14 millions de dolllars pour la fabrication d’un vaccin qui ne reçoit pas l’autorisation d’être utilisé, etc.)
Un problème structurel important est le taux très élevé de travail informel parmi la Population Economiquement Active : presque 80%. Et même dans l’emploi formel les salaires sont très bas.
Que se passe-t-il ?
La décision du 18 avril, après bien des péripéties, des interdictions, des menaces, des mesures autoritaires du gouvernement, apparait comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase : la population est excédée, et réclame LIBERTE et JUSTICE.
De nombreux articles sont parus, nous n’en retiendrons ici que deux qui nous semblent expliquer le pourquoi de cette crise: les problèmes des médias et ceux des étudiants.
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