(www.rebelion.org) 06/ 03 /2010.
En février dernier, le processus de négociation de l’AdA (Accord d’association) entre Union Européenne (UE) et Amérique Centrale se réunissait à nouveau à Bruxelles après une interruption de plus de 8 mois due au coup d’Etat au Honduras.Malgré l’alerte lancée récemment par différentes organisations honduriennes et internationales pour signaler les violations réitérées des droits humains contre les membres du FNRP ( Front National de Résistance Populaire), la commission négociatrice de l’UE a décidé de normaliser les relations avec le Honduras, en invitant le nouveau gouvernement à participer aux négociations et en reconnaissant au Honduras le droit de réintégrer les espaces internationaux.
L’ambassadeur de l’UE pour l’Amérique Centrale, Mendel Goldstein, a déclaré : “ Nous pensons qu’il faut être pragmatique. Nous ne pouvons exclure un pays de manière permanente … Nous sommes arrivés à la conclusion que les élections se sont déroulées de manière transparente, reflétant la libre volonté de la majorité des Honduriens. Avec le Président Porfirio Lobo, nous avons insisté sur certains thèmes : la réconciliation, le respect des droits humains…Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de laisser le Honduras à l’écart des négociations. Nous avons fait un pas et nous pensons que toute la communauté internationale va faire de même sous peu ”.
Pour les organisations qui constituent le FNRP, ces explications démontrent l’hypocrisie de l’UE. La représentante du COPINH ( Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras) déclare : “ Si l’UE est vraiment préoccupée par le thème des droits humains et souhaite impulser de nouveau la coopération, nous lui disons que nous ne voulons pas d’une coopération qui renforce un gouvernement héritier du coup d’Etat, qui continue à réprimer et spolier le peuple hondurien de ses droits économiques et sociaux.… Au Honduras la situation ne s’est pas normalisée et cette décision est une offense à la dignité du peuple hondurien, aux victimes du coup d’Etat et aux personnes qui ont subi des violations de leurs droits. L’AdA prétend ouvrir la voie aux multinationales européennes en Amérique Centrale pour continuer à dépouiller la région de ses ressources et de ses services … ”
La signature de l’AdA entre UE et Amérique Centrale est prévue en mai 2010 à Madrid au cours d’un Sommet Union Européenne- Amérique Latine-Caraïbes. L’AdA est un traité régional proposé par l’UE à l’Amérique Centrale et basé sur trois piliers : coopération, dialogue politique et commerce. Selon l’UE, il s’agit de quelque chose de différent d’un Traité de Libre Commerce. Les prochaines réunions devraient traiter de thèmes délicats pour l’Amérique Centrale comme certains produits : maïs, riz, haricot, viande, lait, banane et sucre, ainsi que la propriété intellectuelle, l’accès aux marchés, les normes phytosanitaires, entre autres…
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