BRESIL: Dilma Rousseff, élue présidente du Brésil. (www.alainet.org)
Lula, président le plus populaire de l’histoire de son pays, a placé le Brésil comme 8ème puissance économique mondiale, et sorti de la misère des millions de Brésiliens qui retrouvent l’espoir d’accéder à un emploi et d’avoir un pouvoir d’achat. En sept ans, le taux de pauvreté est passé de 42 % à 22 %. Au premier semestre 2010, l’économie a généré plus de 1 400 000 emplois formels, et cet effort se poursuit. Le Brésil terminera l’année avec le taux de chômage le plus bas de son histoire : 7,3 %.
Dilma Rousseff a été élue pour poursuivre l’œuvre de Lula. Ce triomphe signifie le renforcement de l’intégration latino-américaine, qui s’est accrue avec l’arrivée de gouvernements progressistes : Venezuela, Bolivie, Argentine, Equateur, Brésil, Nicaragua, Uruguay, Paraguay, Guatemala, El Salvador, sans oublier Cuba qui résiste depuis un demi-siècle.
Née d’un père bulgare communiste et d’une mère brésilienne, Dilma, 62 ans, première femme présidente du Brésil, représente la continuité des réalisations de Lula.
La vie de Dilma est marquée par les défis. Elle s’intégra à la résistance contre la dictature militaire dans les années 60. Sous la torture, elle mentit pour couvrir ses compagnons de lutte. Secrétaire du Parti des Travailleurs, elle gagna le respect de tous par sa capacité de travail, son abnégation et son efficacité à résoudre les problèmes. Dilma, économiste de formation, promet de poursuivre l’œuvre de Lula en continuant sa lutte contre la pauvreté, en maintenant stabilité et croissance économique et en assurant le respect des droits fondamentaux. Elle a fait appel surtout à trois secteurs : les travailleurs, les chefs d’entreprises et l’Eglise, pour qu’ils collaborent avec un gouvernement qui sera pour tous sans exclusion. Elle a l’appui de 16 des 27 gouverneurs des Etats brésiliens.
Mais la mobilisation sociale sur des thèmes comme les droits humains, la réforme agraire, le développement local, sera fondamentale. La société ne peut espérer que ses droits lui soient simplement concédés d’en haut, par l’Etat. Le rôle du mouvement social sera fondamental, non seulement pour que le Brésil continue de changer mais pour que ces changements deviennent permanents.
CHILI : (www.noticiasaliadas.org) Depuis l’année 2000, une trentaine de femmes séropositives ont été stérilisées sans leur consentement au cours d’une césarienne, dans les hôpitaux chiliens. Cependant il existe des lois exigeant que les personnes concernées soient d’abord informées et puissent prendre elles-mêmes une décision. Le Centre pour les Droits à la Reproduction de New-York, ainsi que l’organisation chilienne “ Vivo Positivo ” dénoncent cette situation. L’an dernier, le cas d’une de ces femmes avait été porté par les deux organisations devant la Cour Interaméricaine des Droits Humains, après avoir été rejeté sans appel par un tribunal local.
HONDURAS : (www.agenciapulsar.org) Un rapport Spécial sur la Prévention et l’Investigation des Délits révèle que les homicides se sont multipliés : en 2000 on signalait une moyenne de 8,7 assassinats par jour, et en 2010 on en dénombre 16,27. Dans cette population de 8 millions d’habitants, les enquêtes affirment que plus de huit cent mille armes variées circulent, allant de la machete à la mitraillette et illégales dans 80 % des cas.
Par ailleurs l’ONU souligne que la majorité des violations des Droits Humains reste impunie dans ce pays. Le rapport dit que “ les mesures imposées sous l’état d’urgence ont favorisé la répression des opposants au coup d’Etat et ont permis la restriction arbitraire des droits fondamentaux.… Les actions réalisées par les forces de sécurité se sont caractérisées par l’usage disproportionné de la force, des tortures et autres mauvais traitements et ont donné lieu à des détentions arbitraires illégales. ” Le document insiste sur la responsabilité du président hondurien Porfirio Lobo qui n’a pas tenu sa promesse de créer des commissions de droits humains. Pour sa part, le Comité des Droits de l’Enfant remarque que “ les enfants indigènes, les enfants des rues, ceux qui vivent en zone rurale et ceux qui ont un aspect différent font l’objet de discriminations ”. Un autre point souligne de nombreux cas de discrimination des femmes, victimes de maltraitances et d’abus sexuels.
MEXIQUE : (www.telesurtv.net) Le rapport sur le Développement Humain des Peuples Indigènes, publié le 19 octobre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), fait état des carences dont souffrent les peuples d’origine dans ce pays. Selon ce rapport, 90 % des communautés indigènes n’ont pas accès à l’éducation, à la santé, au logement ni aux services de base. 50 % des femmes ne terminent pas l’école primaire, 38 % des enfants souffrent de malnutrition chronique et le taux de mortalité infantile atteint 228 pour dix mille enfants nés vivants. Le représentant du PNUD au Mexique a fait appel aux autorités mexicaines afin qu’elles mettent en place des politique publiques permettant aux peuples indigènes de profiter des mêmes services que le reste de la population.
COLOMBIE-VENEZUELA: (www.agenciapulsar.org)
Les présidents Juan Manuel Santos de Colombie et Hugo Chávez du Venezuela se sont réunis à Caracas pour reprendre les relations bilatérales rompues après la dénonciation par la Colombie, devant l’Organisation des Etats Américains (OEA), d’un prétendu soutien du Venezuela à la guérilla des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie). Cette accusation avait été prononcée sous le gouvernement de l’ex-président colombien Alvaro Uribe. Les deux mandataires actuels estiment à présent “ qu’il existe des différences entre leurs deux pays mais que les destins sont les mêmes ”… et “ qu’il faut se libérer d’autres différences, celles de l’oppression de la pauvreté et de l’inégalité ”. Les deux pays ont repris le dialogue après la médiation de Nestor Kirchner, ex-président d’Argentine, récemment décédé.
ARGENTINE : (www.agenciapulsar.org) Nestor Kirchner, ex-président d’Argentine de 2003 à 2007, est décédé subitement le 27octobre dernier à 60 ans. Il avait été opéré de la carotide en février puis d’une autre intervention délicate en septembre. Depuis mai 2010 il était secrétaire général de l’UNASUR (Union des Nations Sud-américaines), élu à l’unanimité par tous les pays de ce bloc. Selon l’association mondiale des radios communautaires, “ il restera le président qui a eu le courage d’impulser le jugement des violeurs de Droits Humains dans la dictature d’Argentine. Son style lui a permis de gouverner en surmontant la crise engendrée par dix ans de néolibéralisme. Il a participé à la création de l’UNASUR, et doit être considéré comme un acteur de la récupération de la démocratie en Argentine, et de la promotion de la souveraineté politique et économique de l’Amérique Latine. ”
NICARAGUA: (novembre 2010)
Quand Nestlé encourage la production de café médiocre. (www.alainet.org)
Le café arabica du Nicaragua est reconnu au niveau international pour sa qualité. Plus de 36 000 familles – 32 % des producteurs du secteur agricole – vivent de sa culture, et cette activité représente 25 % des exportations du pays et 5,7 % du PIB global. Mais pour la multinationale Nestlé, ces considérations importent peu : malgré les décisions du Ministère de l’Agriculture nicaraguayen, elle fait pression pour imposer la culture de café robusta, utilisé principalement dans la préparation de café instantané et dans des mélanges pour expresso. En fournissant financement et assistance technique, Nestlé a réussi à convaincre des producteurs débutants ou nécessiteux, et déjà 500 hectares sont plantés de café robusta.
Les caféiculteurs traditionnels n’entendent pas laisser Nestlé faire sa loi et ils se mobilisent pour exiger de l’Assemblée Nationale l’interdiction de la culture du robusta. Selon Eddy Gutiérrez, représentant des producteurs de café du département de Nueva Segovia, “ Il y a eu une résolution majoritaire au Conseil National du Café (CONCAFE) pour appuyer l’interdiction de la culture du robusta, mais la pression de Nestlé est forte : ils savent que nous avons des difficultés structurelles et ils ont la capacité de fournir tous les éléments pour atteindre leurs objectifs. Ils veulent produire à moindre coût. Le robusta est non seulement de mauvaise qualité mais ses plants sont très fragiles, il faut les cultiver à ciel ouvert, et non à l’ombre, ce qui implique l’abattage des arbres et donc des atteintes à l’environnement. ”
Devant cette situation, des milliers de caféiculteurs de tout le pays se rendent vers la capitale pour manifester leur refus de ce projet, et demander l’indemnisation par Nestlé des producteurs déjà impliqués.
FRANCE : Ratifier la Convention 169 de l’OIT. (www.alainet.org)
Dans un rapport daté du 27 août dernier, les Nations Unies appellent la France à ratifier la législation sur les peuples indigènes (Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail). Il s’agit essentiellement de “ permettre une reconnaissance de droits collectifs aux peuples autochtones, surtout en matière de droit de propriété ”. La Convention 169 reconnaît les droits collectifs des indigènes à la terre et leur droit à l’autodétermination. Jusqu’à présent, 22 pays l’ont ratifiée.
Mais la France refuse de ratifier cette Convention au nom du principe d’indivisibilité de la République et de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Elle se retranche derrière une interprétation abusive de la notion d’unité nationale sans égard pour les peuples indigènes des collectivité territoriales françaises d’Outre-Mer (Guyane, Nouvelle Calédonie et Polynésie) qui souhaitent que soient reconnues leur spécificité naturelle et l’évidence de leurs droits territoriaux, sans pour autant prétendre à un objectif politique séparatiste. Ainsi en Guyane, les Amérindiens, protégés uniquement par des dispositifs juridiques réglementant l’accès à leur territoire, sont menacés par l’orpaillage illégal dont les conséquences socio-environnementales sont ravageuses.
Selon la Ligue des Droits de l’Homme, “ En refusant d’inscrire les droits des peuples indigènes au rang de ses principes constitutionnels, la France maintient ces peuples dans une véritable impasse sociale, économique et culturelle et continue à éluder toute la question de leurs droits fondamentaux indispensables à leur survie, à savoir la propriété et l’usage des terres ancestrales et des ressources, les libertés civiles et politiques, la transmission aux générations futures de la culture et d’une identité propre. ” La Convention 169, une fois ratifiée, a force de traité international. Il est temps que la France ratifie cette Convention.
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