Les rapports d’activité de ERRAC sont exemplaires par leur régularité et leur précision (justificatifs à l’appui).
Cette fois nous recevons un rapport très détaillé sur la formation des groupes de femmes aux difficultés de la commercialisation, dans l’Etat de Hidalgo notamment. Grâce aux conseils techniques de ERRAC, en quelques années ces femmes très motivées, qui fabriquent des produits à base de plantes (savons sirops, pommades, etc) sont passées d’un mode de production-vente confidentiel à une organisation rationnelle, à caractère coopératif, et conforme aux exigences de la vente courante.
Rapport annuel du projet “Développement soutenable des paysannes dans les montagnes du Mexique central”
Période concernée: mai 2010 à janvier 2011
Objectif général:
Compléter la formation des femmes comme promotrices du développement communautaire, en insistant sur la promotion commerciale des produits élaborés par le Réseau de Femmes Artisanes de Hidalgo.
Objectifs spécífiques:
• Former un comité de promotrices commerciales (agents de ventes), dans les différents groupes.
• Concevoir une base thématique pour la formation de promotrices commerciales, en accord avec les besoins commerciaux tant des productrices que des exigences du marché.
• Accroître les revenus par des ventes promues par les groupes et la coordination de ERRAC.
Le Réseau est constitué par 5 groupes de femmes : Milpa Maguey Tierno de la Mujer, Union de Mujeres San José de las Manzanas, Union de Femmes de la Laguna et ses origines, Cerro Blanco et el Dexthi San Juanico.
Dans les groupes les plus nombreux : Milpa Maguey Tierno de la Mujer et La Union de Femmes San José de las Manzanas, avec la coordination de Enlace Rural Regional, ont été élus deux représentantes et un assistant, qui se chargent de promouvoir et systématiser les ventes des deux groupes dans des centres urbains et des communautés proches. Trois groupes : Cerro Blanco, Dexthi et la Laguna, ont été visités par les promotrices, discutant avec les femmes leaders avec l’intention d’améliorer la production et le commerce en fonction de leurs expériences.
Dans les ateliers de formation pour la commercialisation on a discuté combien il est important de vendre ce que l’on produit et que le marché du village n’y suffit pas, par conséquent il est nécessaire de promouvoir au-dehors et parmi les femmes des ateliers afin que l’on connaisse ce processus et les coûts qu’il implique.
Le principal défi auquel se sont affrontées les femmes promotrices est le temps consacré à cette activité, étant donné que ce sont en général des femmes ayant des labeurs quotidiens dans la famille, les champs et la représentation communautaire. Elles ne manquent pas d’occupations. Cependant, une partie du processus de formation impliquait de réfléchir et de trouver des actions à travers lesquelles elles peuvent être aidées par les enfants ou les époux dans le travail familial, ce qui est une grande avancée dans la conscience de la famille quant à l’importance non seulement économique, mais aussi morale du travail féminin rural. Il convient de signaler que ce processus de réflexion prend davantage de temps, élément qui facilite cette évolution de conscience dans l’apport à l’économie familiale que représentent les ventes promues par les groupes.
A l’intérieur des groupes nous avons renouvelé deux règlements de groupes : celui de l’Union des Femmes San José de las Manzanas et la Milpa Maguey Tierno de la Mujer, étant donné que l’agent commercial est une figure qui n’était pas prise en compte à l’origine des groupes. Maintenant on explique quelles sont ses fonctions, comment il va travailler avec les productrices, quelles informations ils doivent connaître et quelle rétribution monétaire ils doivent avoir en fonction de la vente et de l’organisation qu’ils promeuvent. Les promotrices sont Juana Chávez Otero, Hortensia Rómulo Pérez et Janet Rómulo Pérez, cette dernère étant assistante dans la région du Haut Mezquital.
Et dans le règlement du Réseau, on a mentionné la nécessité d’homologuer les actes de commerce qui se réalisent dans les différents groupes, pour renforcer la représentation commerciale.
Avec la promotrice de ERRAC des lettres descriptives ont été réalisées, on y décrit les axes thématiques concernant le commerce, dans lesquels les groupes ont le plus de conflits. Les thèmes abordés sont :
• Présentation et image des produits, description des normes mexicaines qui régissent la vente légale des produits : la norme mexicaine du nectar d’aguamiel et la loi sanitaire pour les sirops naturels avec l’intention de protéger la santé des consommateurs et de respecter la loi sur la production et la vente des produits.
• information nutritionnelle et sanitaire des produits, dans le cas où les clients nécessitent cette information et appuient la vente des produits.
• Coûts et prix de production, commercialisation et distribution, séparément, de telle sorte que les groupes identifient de combien ils doivent augmenter le prix pour payer les activités de commerce et de distribution.
• Transparence dans l’utilisation des cartes bancaires qui appartiennent aux groupes, analyse des bilans banquiers, paiement de taxes, d’annuités et d’impôts.
• Et enfin, besoins commerciaux et de qualité pour l’exportation dans les groupes du Haut Mezquital.
Ces thèmes proposés par la coordinatrice de ERRAC ont eu pour intention de connecter les productrices avec le marché: services aux clients, qualité dans la production et la vente, ainsi que d’analyser la concurrence avec d’autres producteurs, tant pour les prix que pour la qualité de production.
En se basant sur ce qui précède, la coordinatrice de ERRAC a conçu des ateliers de formation en groupes distincts. Il convient de signaler que l’ordre dans les thèmes vus change en accord avec les nécessités commerciales du contexte de chaque groupe. Ainsi par exemple dans les groupes du Haut Mezquital qui ont plus d’expérience, de proximité de centres commerciaux et sont plus actifs, on promeut autant la vente au détail que la connaissance des normes pour la production d’exportation. Alors que dans les groupes de la Sierra, plus éloignés de marchés dynamiques on promeut la vente au détail, la diversification des activités et la connexion avec les clients qui diminuent les coûts, c’est-à-dire les agents solidaires qui promeuvent les produits dans des présentations diverses.
Dans le groupe Union de Femmes San José de las Manzanas actuellement s’élaborent différentes sortes de savons très bien acceptés par les consommateurs urbains, différentes présentations de pommades et sirops, spécifiques pour ce même milieu.
Ce processus a pour but : de connaître les clients actuels, de revoir la fréquence des achats, le mode de paiement, la promotion qu’on leur remet pour les informer des propriétés tant nutritionnelles que curatives des produits. Dans les activités de suivi, les appels téléphoniques et les courriers électroniques pour être au courant de l’approvisionnement des produits avec les clients. A ces agents commerciaux, on leur a remis une liste de clients actualisée, dans laquelle on insiste sur la privacité de cette information, qui est propriété des groupes.
La promotion commerciale consiste à faire connaître le produit aux nouveaux clients, ainsi qu’à amener ou connecter les produits avec les clients actuels. Ces activités sont réalisées dans les communautés proches de Cieneguilla, El Dexthi et Cerro Blanco par les femmes elles-mêmes, tandis que la distribution et la promotion hors des localités voisines s’effectue grâce à la promotion de ERRAC. Les centres urbains où l’on promeut les produits sont : Pachuca, Tulancingo, Mexico-ville, Actopan, Oaxaca, Tijuana (introduction de deux clients nouveaux), ils revendent les produits. De cette manière tandis que les femmes promeuvent la vente dans leurs communautés pour la consommation directe, la vente à plus grande échelle est aussi promue avec des clients de vente en gros.
La quantité qui s’offre dans les marchés dépend aussi des facteurs de production naturels, car bien que l’on ait augmenté les niveaux de production en général, on dépend quelquefois du climat, c’est-à-dire de l’excès de pluie, de la sécheresse, etc. Ce qui limite les possibilités de production. Pour nous aider dans la commercialisation, nous élaborons deux feuillets qui fournissent l’information actualisée et les avantages des produits.
Nous complétons l’information pour la commercialisation par une analyse chromatologique du miel de maguey. Cette nouvelle technique permet de mesurer les niveaux de sucre selon la couleur du miel, avec l’intention de disposer d’une information pour la vente spécifique. Cette étude a été réalisée dans le secteur Chimie de l’Université Autonome de Hidalgo. Nous participons à deux expositions régionales, où l’objectif fut non seulement de vendre les produits sans interférer sur les activités des femmes avec celles des autres groupes régionaux, et ainsi promouvoir des alliances solidaires entre groupes d’artisans.
Pour promouvoir ces rencontres nous nous sommes retrouvées en réseau à la Radio université Autonome de Hidalgo. Les expositions eurent lieu à Pachuca et Ixmiquilpan en octobre et novembre. Dans l’exposition de Ixmiquilpan le volume des ventes fut seulement d’environ 1000 pesos par groupe. Dans celle de Pachuca le volume de ventes approchait les 2000 pesos par groupe. Dans ce dernier, le réseau a fait partie d’un mouvement plus vaste qui se nomme le RÉSEAU UNI DE HIDALGO, dans lequel les femmes participent comme réseau de Femmes Artisanes.
Le groupe de la Laguna et ses origines, antérieurement produisait des médecines traditionnelles, cependant pour des problèmes d’organisation il avait abandonné cela et actuellement il est en train de reprendre la production. Il se trouve en cours de réorganisation et de distribution des tâches et des priorités.
En ce qui concerne les sessions de formation des groupes, elles sont ouvertes pour toutes les femmes qui les intègrent, avec l’intention d’avoir l’information pour évaluer et comprendre ce que les agents réalisent. Un thème sur lequel on a insisté est l’interprétation des bilans financiers (bancaires) dans les deux groupes qui ont un compte: Milpa Maguey et la Unión de Mujeres. Ces comptes qui sont partagés avec les autres groupes vu que certaines ventes s’effectuent en réseau. Cependant, il existe aussi un processus spécifique pour les promotrices que nous informons sur les bilans bancaires, les taxes et commissions bancaires, les impôts qui se déclarent et qui se paient. Ceci est un sujet de grand intérêt dans les groupes pour les diverses expériences négatives avec les banques.
En ce qui concerne les bilans à l’intérieur des groupes on dispense la formation sur : les entrées et les sorties, c’est-à-dire les recettes et dépenses par groupe, dépendant de leurs activités commerciales et la manière de les présenter aux membres associés avec l’intention de favoriser la transparence et le rendement de comptes au sein des groupes. Enfin, les activités d’évaluation ont été réalisées avec les groupes de Cerro Blanco et Las Manzanas. Elles consistent à évaluer les entrées et les ventes réalisées par les membres du groupe.
Le budget s’est réalisé à 100 %, les frais les plus contraignants furent ceux de transport et de réparation de la camionnette qui eut une panne fin décembre. Cette réparation fut payée grâce au budget du CALJ. Les frais de transport se justifient par les visites aux communautés, remise commerciales et participation aux festivités des groupes et de la coordinatrice du projet, les frais de transport furent utilisés dans la mobilisation des groupes, ainsi que les viatiques qui furent partagés avec les femmes des groupes dans les réunions de travail.
En matière de papeterie on a acheté les deux triptyques, en conception et en impression, qui ont été répartis dans les expositions et « ferias » ainsi que dans les points de vente.
Rédaction: Jozelin Soto Alarcón.
Enrique Gomez ERRAC
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